25 février 2007

Un dimanche à Montréal

  • Richard fut sacré «champion international» de croquet.
  • Isabelle temina 2e.
  • Et moi, pas la peine d'en parler, j'ai fait honte au sport en tentant d'inventer de nouvelles techniques, la création, c'est bien connu, ça ne pait pas, surtout quand on se met au vin chaud ...
  • Les écurieux étaient nombreux.
  • Tout autant que les patineux et les chiens amoureux.
  • Et les enfants aux joues rougies boudinés dans leurs habits.
  • Quel beau dimanche au Parc Lafontaine!












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23 février 2007

Publication sans titre, j'attends vos suggestions...


Chicago croule sous le smog d’hiver. À peine si je vois le sommet de la Sears Tower, le centre-ville a l’air bien petit avec tous les immeubles disparus dans la brume. Le long de l’autoroute, les raffineries toussent en cœurs et empestent l’air de leurs émanations. Parfum de déjà vu. Gelée de pétrole fondue. Ce soir, l’air est si dense que Fuego lui-même en suffoque dans ses vapeurs. Fumée ou brouillard? Je sais bien que c’est du smog. Mais il y a des jours où j’aimerais être projetée 50 ans plus tôt à l’époque où l’on était bercés d’illusions romantiques, avec en fond sonore « somewhere over the rainbow ».

Alors là, dans cette dense fumée, j’aurais peut-être imaginé :

Le charme triste d’un jour de brouillard,
Ses rues brillant sous les phares,
Décor parfait pour saisir sur pellicule en blanc et noir,
Sous l’écrin d’un parapluie d’insouciance,
Une belle fille sur la pointe des pieds,
S’étirant le cou pour se laisser embrasser,
Par un beau brumeux au chapeau Bogart.

Dans ce temps-là, on ignorait l’existence de la pollution et on était bercés d’illusions, pleins d’espoir pour l’avenir et le progrès.

C’est peut-être pour nous donner de l’espoir que le très avant-gardiste Rufus Wainright réinterprète « somewhere over the rainbow ».

Voilà. Eurêka. Suis-je trop lucide pour être heureuse? Le bonheur est-il dans l’ignorance crasse? Savoir n’apporte pas le bonheur, mais il peut semer l’espoir. C’est ce que j’ai compris de Boris Cyrulnik.

Chaque époque apporte son lot de misères. La nôtre n’est pas la famine ni la guerre, mais les gaz à effets de serre et la pollution dans l’air. Pourtant, ce savoir-là me rend triste et impuissante parce que je suis née dépourvue d’écran de fumée cynique pour me protéger.

Ah! Que j’aurais aimé, moi aussi, vivre sur ses clichés gris, protégée par un parapluie d’ignorance et d’insouciance! Mais la vie de mon époque est teintée de gris, un gris est parfois très dense.

Brigite Bardot a tout résumé en quelques mots alors que j’ai entendu sa voix cassée à la radio au volant de Fuego. À son insu — et peut-être si elle avait su, à son désarroi —, c’est elle qui m’a fait comprendre. Je la paraphrase de mémoire :

« Il n’y a plus de liberté aujourd’hui. Dans ma jeunesse on pouvait fumer partout, on ne manquait pas d’endroit pour garer sa voiture à Paris, on pouvait avoir du sexe sans se soucier des maladies, le pétrole était pas cher et on conduisait de belles grosses voitures cylindrées, on circulait partout librement et sans encombrement. C’était la belle époque, cette époque est révolue. »

Vivre à l’époque où les calamités n’étaient pas encore nommées, à l’époque de l’ignorance, l’époque de l’insouciance, tout prendre et ne rien laisser en invoquant la liberté et les droits individuels, les gens de l’âge « de la Bardot » peuvent bien être nostalgique de leur époque. Voilà que je suis née à celle où il faut ramasser les pots cassés de ceux qui nous ont précédés. Les libertés collectives sont désormais compromises par les trop grandes libertés individuelles. Je voudrais renommer la Charte des droits et libertés pour la Charte des droits et libertés collectifs et j’y inclurais l’air respirable et l’eau potable.

On se fait taxer de ne pas lucides alors que nous le sommes plus que les babyboumeurs ignorant ce que leurs actions feraient pendre au bout du nez de leurs descendants. Être lucide, c’est aussi voir le pire dans les villes plus développées que la nôtre et dire : stop! Là n’est pas mon modèle. Je veux cesser de ronger la Terre de son vivant.

J’ai pensé aller conduire dans d’autres continents et parcourir d’autres villes pour voir d’autres modèles que l’Amérique. Les pays en émergence ne tendent qu’à vouloir devenir ce que nous sommes sans penser aux conséquences. Alors, j’irais dans un pays que l’on cite souvent en exemple dans les domaines de l’architecture, du design, de la qualité de vie, du développement durable : la Suède. Dites? Ils embauchent des camionneurs en Suède? Je suis prête à me convertir au train ou au tramway s’il le faut. Pourquoi pas chauffeur de bus pour parcourir la ville de long en large?

Puisqu’il est temps d’élections, je vote pour le premier qui, comme en Suède, donne un gros crédit d’impôt à tous ces concitoyens qui veulent faire un voyage linguistique de 16 semaines. Puisqu’on vit à l’époque où l’on nous dicte d’être lucides, nous le serions encore plus. J’irais faire un voyage en Scandinavie pendant quatre mois pour apprendre comment vivent les vrais Nordiques qui ne risquent pas encore de se faire happer par la vitesse folle d’un voisin inconscient. J’irais vérifier si mes illusions correspondent à l’image que je m’en fais.

Je voterai aussi pour le plus lucide des partis, celui qui croit que tout commence par cesser de gruger la Terre avant de manger des pissenlits par la racine.

18 février 2007

Message très choquant, oreilles nordiques s'abstenir


Je ne sais pas comment vous dire ça sans trop vous choquer. Maiiiiis…. Bon, il faut que je vous le dise… Fuego a vu son ombre! Vous savez ce que ça veut dire?

Le printemps se réveille doucement ici à Laredo annonçant déjà la saison de la renaissance. J’ai saisi ce petit bout de printemps pour vous : au Texas, les gazons verdissent, comme ce carré de trèfle pris en flagrant délit de verdure. Le vent soufflait très fort et jouait de l’orgue avec les tuyaux d’acier attelés sur des remorques ouvertes. La joie et l’espérance étaient semées! Bientôt, viendra le temps où je réveillerai mes sandales qui hibernent sous le lit.

Notre printemps fut éphémère parce que très vite nous avons repris la route pour le nord avec ses grands carrés blancs, mais — je sais, vous ne me croirez pas avec ce qui vient de tomber sur le Québec —, mais le vert pousse le blanc et les perces-neiges ne tarderont pas. On ne paie rien pour attendre.

Le plaisir dans ce métier est formé d’extrêmes que nous traversons dans l’espace de quelques jours. On n’a pas le temps de s’ennuyer.

Comme je vous sais friands de la géographie que nous parcourrons, voici nos destinations depuis notre départ dimanche dernier :

Montréal — Fort-Smith (Arkansas),
Fort-Smith – Napanee (Ontario),
Napanee – Laredo (Texas),
Laredo – Guelph (Ontario).

— Ça fait combien de kilomètres ça, Capitaine?
— Mais à vous de trouver Moussaillons!


p.s.: la photo viendra avec une meilleure connexion...

Les bijoux de ma Saint-Valentin.

Les cadeaux de la Saint-Valentin, c’est bien connu, sont éphémères. Cette année, j’ai eu droit au plus inusité qui soit et son image brille encore quand je ferme les yeux. Alors que nous roulions dans l’Indiana l’après-midi de la fête des amoureux, mon valentin s’est écrié d’un ton ébloui : — viiiiens voiiiiir! Juste au moment ou mon I-Pod entamait l’acte III des Noces de Figaro. Moment de grâce. J’ai monté le volume et les frissons m’ont parcourrus l’échine. Le spectacle se déroulait à mesure que l’on avançait. C’était les plus fabuleux bijoux que personne ne pourra jamais posséder, pas même la reine, ni même Liz Taylor. Marilyn en aurait fondu si elle avait pu les revêtir. Les vitrines de Birks n’ont rien à offrir de comparable à cette magnificence.

Le Soleil était comme moi, béat d’admiration devant tant d’attrait. Il faisait scintiller sa belle dame Nature à travers les milliards de prismes de glace sur ses bras s’élançant vers le ciel, l’auréolant d’une lumière pure et éblouissante, allant même jusqu’à donner naissance à une myriade de petits arcs-en-ciel. Pour l’occasion, elle s’était paré de ses plus scintillants apparats sculptés, ses précieux cristaux taillés finement par le plus grand artiste, ils resplendissaient toute leur majesté sous la lumière vive dans l’azur.

Les arbres verglacés et le Soleil forment les plus gros et les plus somptueux bijoux de la Terre. Sous nos yeux, ils ont uni leurs bras pour briller ensemble. N’est-ce pas le plus beau couple du monde?

La photo ne rend pas toute cette beauté éphémère que nous avons eu la chance inouïe d’admirer quelques minutes. Comment vouloir posséder un diamant quand on sait qu’il existe une telle splendeur? Ces insaisissables diamants ne sont pas pour toujours. Ils sont équitables et égalent toutes les pierres précieuses du monde aux yeux de ceux qui les admirent, leur valeur résident dans leur éphémérité. J’en garde tout de même quelques étincelles dans les yeux.


p.s.: ma connexion étant nulle, je vous mets la photo plus tard.

16 février 2007

Leçon de conduite : Fuego on ice ou le feu sur la glace.

Sur ce blogue, je ne vous ai pas souvent parlé de mécanique ou de technique parce que ça m’ennuie autant que vous. Mais pour le bien des nouveaux camionneurs qui traverseront leur première saison froide, comme Denis, Nathalie, Sylvain et peut-être aussi un peu pour vous en tant qu’automobilistes, j’ai bien humblement élaboré une liste de conseils pour conduire et freiner sur une chaussée glissante.

Lorsque je suis sortie de l’école de conduite, je me suis rendu compte que je n’avais pas appris de techniques pour ces conditions difficiles. On nous répétait toujours de ne pas prendre le chemin dans ces conditions, mais dans la réalité, la route ne vous appelle pas pour vous dire « je suis glacée » et vous vous retrouvez pris sur le fait à mille lieues de chez vous dans des terres hostiles où il n’y a pas d’endroit pour stationner votre quadruple éléphant en patin parce que tout le monde veut s’arrêter en même temps. Alors, autant savoir quoi faire sur la glace quand elle tombe sur votre route.


Voici quelques conseils appris de sueur et d’instinct au cours des 7 hivers traversés en camion.


D’abord, déboulonnons le mythe des accidents de poids lourds mis en porte-feuille : c’est rarement la remorque qui dérape, mais le tracteur sur lequel vous avez un contrôle. Quand la traction est perdue sous les roues arrière du tracteur, celui-ci est poussé par la force de l’inertie de la remorque qui le pousse pour le faire plier vers elle. Ça ne vous arrivera jamais si vous savez doser les accélérations et les décélérations. Écoutez toujours ce qui se passe sous vos roues.

La prévention en six étapes :


1. Vitesse : Réduisez votre vitesse selon les conditions.
2. Régulateur de vitesse : Ne roulez jamais avec le régulateur de vitesse en marche, sauf quelques instants pour vous reposer la jambe (10 heures sans régulateur de vitesse, ça crispe le corps).
3. RPM : Tenez toujours la révolution du moteur à moins de 1500 tours par minute. Plus le moteur tourne vite, plus vous risquez de déraper. Ne faites jamais compresser le moteur. (À plus petite échelle, c’est le même principe en voiture qu’il ne faut jamais faire compresser sur la glace).
4. Distance : Garder une distance 10 fois plus grande qu’en temps normal. Éviter de suivre les autres sur lesquels vous n’avez pas de contrôle, les longues files de camions sont à éviter. Soit vous les dépassez, soit vous restez loin derrière. Roulez de préférence seul, méfiez-vous de vos compagnons de radio et concentrez-vous sur votre chemin. Éviter les bans de camions, ils se suivent souvent de trop près augmentant le danger en cas de freinage. Voyagez solo ou avec un copain qui vous suit de très très loin. (Des dizaines de fois, j’ai vu deux camions de la même compagnie se rentrer dedans parce qu’ils se suivaient de trop près).
5. Méfiance : méfiez-vous des automobilistes qui tentent de vous dépasser, surtout les camionnettes (pickup) qui sont plus faciles à faire déraper. Ceux qui dépassent ne sont pas toujours conscients de la glace et en cas de dérapage, ils pourraient enfiler sous votre remorque et être anéantis. Méfiez-vous de tous les trains routiers américains qui n’ont qu’un seul essieu de traction (les Conways, Fedex, UPS, Roadways, Yellow, etc.), ils restent pris partout, allant même jusqu’à bloquer les autoroutes parce qu’ils sont incapables de monter une minuscule pente
6. Conscience : Soyez toujours conscients de qui se trouve autour de votre poids lourd en roulant en balayant vos 6 rétroviseurs toutes les 10-15 secondes. En cas de manœuvre d’urgence, vous saurez quelle voie prendre en ne quittant pas la route des yeux et vous épargnerez de précieuses secondes.

Avec une distance de dix longueurs de camion devant vous, freiner d’urgence ne devrait jamais vous arriver. Malgré toutes ces précautions, il se pourrait que vous ayez à freiner en état de panique sur la glace quelques fois en carrière. Si ça vous arrive plus de 3 ou 4 fois, il faut revoir votre façon de conduire et appliquer les règles de préventions. Mais encore faut-il savoir comment réagir dans cette situation fâcheuse.

Pour ralentir d’urgence sur chaussée glacée :

1. Utilisez le frein moteur avec parcimonie : réglez-le d’avance pour ne pas ralentir trop vite et déraper (en général sur la glace, réglez-le sur 2 cylindres au lieu des 6), faites des tests quand vous êtes seul. Vous devez être capable de trouver le bouton du frein moteur dans le noir et sans regarder, pratiquez-vous avant de partir ou quand la route est belle, vous devez être capable de le faire en une fraction de seconde sans quitter la route des yeux.

2. Méfiez-vous des freins ABS. Si votre remorque n’en est pas munie, ils sont inutiles, même avec un camion de l’année. On dit qu’avec des ABS, il faut freiner très fort et qu’ils feront le travail à votre place. Personnellement, je n’ai pas encore constaté leur efficacité. Peut-être le seront-ils dans quelques années quand tous les équipements désuets auront été remplacés. Toujours est-il que ça ne sera pas le moment de pratiquer en cas d’urgence, mieux vaut savoir comment se comporte votre camion en testant les ABS avec votre remorque en freinant brusquement dans un stationnement glacé par exemple.

3. La base du freinage sur glace sans ABS : Freinez en donnant des dizaines de coups assez forts (selon l’urgence), mais bien dosés en ajustant selon le comportement de votre tracteur. Gardez toujours un œil sur l’agissement de la remorque dans vos rétroviseurs tout en gardant un œil sur l’obstacle devant. Si vous voyez la remorque louvoyer, c’est probablement une illusion d’optique et votre tracteur qui freine trop par rapport à votre remorque. En relâchant, ça devrait se stabiliser.

4. En cas de fatalité : trouvez une porte de sortie d’urgence en changeant de voie ou en trouvant le décor le plus amortissant possible comme dans la neige folle plutôt que de heurter une voiture et risquer de tuer ses occupants.

La transmission automatique pourra vous sauver quelques mètres en cas de freinage d’urgence sur la glace (et dans toute autre situation de freinage.) Elle rétrogradera comme une championne sans que vous ayez à relâcher le frein pour rétrograder (contrairement aux transmissions manuelles). Vous pourrez aussi employer le frein moteur sur 2 ou 4 cylindres (sur les 6, ça serait beaucoup trop fort). Occupez-vous de freiner tel qu’énoncé dans la base du freinage en sentant l’adhérence sous vos roues de tractions. Si vous sentez une perte d’adhérence, relâchez le frein immédiatement et reprenez-le en une fraction de seconde et répétez des dizaines de fois successivement.

Si votre camion est muni d’une transmission manuelle :
· Laissez faire les changements de vitesse, vous n’aurez pas le temps! En effet, en cas d’urgence, il ne sera pas le moment de lâcher le frein, double débrayer en donnant un coup d’accélération comme il se doit pour rétrograder, vous perdriez de précieux mètres. Dès que le moteur atteindra 600 tours, vous devrez prendre la pédale de débrayage pour mettre le moteur au neutre (sinon tout risque d’arracher sous le camion) et freiner par petits coups successifs, comme expliqué précédemment. Vous ne pourrez avoir l’aide de votre frein moteur, étant donné qu’il sera inopérant dès que vous aurez tout mis au neutre avec la pédale, contrairement à la transmission manuelle.

· Gardez en tête que le moteur doit toujours tourner à moins de 1500 tours. Donc, rétrogradez à moins de 1100 pour embrayer à 1500 ou moins. Sinon, quand la vitesse embarquera à plus de 1600 tours, le risque de déraper est très grand et peut être fatal. La compression du moteur sur la glace pourrait être irrécupérable sur une chaussée glissante. Ne rétrogradez jamais deux vitesses pour compresser sauf si vous le faites à 600 tours, ce qui dans ce cas, ne fera pas compresser votre moteur. Si vous le faites, votre tracteur pourrait se mettre à patiner, alors, mettez tout au neutre avec votre pédale de débrayage en contrôlant avec votre volant.

Soyez prudents automobilistes comme camionneurs et surtout bonne route!

Leçon de conduite pour ne pas terminer comme un triste trophée de chasse sur un capot…


Grosses journées d’hiver! La tempête nous précédait pour glacer notre route et la saupoudrer de neige. Durant presque 24 heures, on a vécu dans de difficiles conditions de conduite. La méchante a fini par nous lâcher pour aller déverser un demi-mètre de misère sur le Québec qui la pellète encore.

Notre calvaire était bordé de plusieurs véhicules sortis de la route, dont plusieurs dizaines de voitures et quelques camions. Il y a même un automobiliste, qui, après que j’ai signalé mon intention de changer de voie à gauche, s’est mis à accélérer brusquement pour me dépasser et a perdu totalement la maitrise pour s’en est allé paitre dans la neige folle au milieu de l’autoroute. S’il n’avait pas pris le champ, il aurait été anéanti sous ma remorque.

Le contrôle sur la glace réside dans le dosage des accélérations et des décélérations. Ce chauffeur a eu le temps d’y réfléchir dans son amortissement. Je l’ai vu bouger dans mon rétro, je ne suis pas arrêtée pour voir s’il allait bien.

— Mais quelle sauvage individualiste suis-je en train de lire, vous entends-je murmurer derrière vos écrans? — C’est un cas de non-assistance à personne en danger, vous voudrez peut-être me réprimander!

Le danger résiderait plutôt dans l’action de marcher sur le bord de l’autoroute glacée, tandis que le trafic roule toujours avec son lot d’inconscients. Le gars est en sécurité dans sa voiture bordée d’un coussin de neige. Si vous sortiez de votre cage de protection en tôle rudement mise à l’épreuve par les tests les plus violents pour en assurer sa sécurité en cas de collision, vous seriez plus à risque qu’un orignal à découvert sur le chemin d’un chasseur et vous pourriez finir comme un vulgaire trophée de chasse sur un capot.

Sur l’autoroute, si le trafic roule, il ne faut JAMAIS sortir de son véhicule sur une chaussée glacée ou enneigée ni même dans le brouillard pour aller aider des automobilistes en difficulté. Les risques pour qu’un autre chauffeur perde la maitrise de son véhicule et vienne vous écraser sont infiniment supérieurs que sur une chaussée sèche. Appelez les secours, c’est le mieux que vous puissiez faire.

Je vous dis ça, parce qu’un jour, juste devant moi, une fourgonnette a capoté avec des enfants à bord. Je me suis arrêtée sur l’accotement glacé pour prêter mainforte à la petite famille sous le choc. Quelques automobilistes qui me suivaient ont fait la même chose, mais un chauffeur bien intentionné est venu heurter très violemment le pare-choc d’une voiture alors que je me trouvais à quelques pas. Il s’en est fallu de peu pour que j’aie les jambes sciées entre les deux, ce qui aurait été pire que l’état dans lequel se trouvaient le conducteur et ses passagers qui n’avaient aucun traumatisme physique apparent.

En attendant mars, soyez prudents! Nous en ferons autant.

13 février 2007

Future camionneuse?

Samedi dernier, Fuego a fait un faux départ. Alors que nous faisions charger une remorque à Montréal, le client nous a avisés que la marchandise ne serait prête que dimanche matin. Comme la maison mère de Fuego était à 60 kilomètres et que la nôtre était à 10 kilomètres, nous l’avons transporté jusque chez nous pour attendre jusqu’au lendemain. C’était la première fois qu’il y mettait les roues. On lui a fait visiter notre quartier, quelques branches lui on flatté la toiture, et il était heureux de dormir parmi des voitures, il avait une belle vue, lui qui les dépassait d’au moins trois têtes! Quel bonheur pour lui, que de recevoir la visite d’une petite admiratrice que vous connaissez peut-être : Agathe, la fille de Photomax et de Sophie, lui a fait l’honneur de tenir son volant quelques instants. Allez voir les photos qu’il a prises, bien qu’il faisait noir, Photomax a su tirer le meilleur dans les circonstances. Nous sommes à Sullivan au Missouri, avec des frigos pour Toronto. (Finalement ce n’était pas des laveuses!)

12 février 2007

Telegramme de l'Arkansas

Sommes chez Pernod et Ricard Usa a Fort Smith en Arkansas. Me semblait que c'etait francais. Donc le Ricard et le Pernod d'ici sont pas vrai! C'est leur ordi et y'a pas d'accents. Il pleut il mouille. Autant la pluie que le froid. Fait 5 degres. Oups, le client revient la remorque est vide... Destination Canada avec des laveuses. a bientot.

08 février 2007

Yulblog février 2007

Agréable soirée, passée à naviguer entre les blogueurs, blogolecteurs et accompagnateurs. Il fallait vite boire les trois premiers doigts de sa pinte de bière pour ne pas la faire renverser par un blogueur qui se faufilait dans l’allée.

La phrase de la soirée:

— Aaahhhh! C'est toiiiiii! Plein de sollicitude.

On avait tous l'impression de connaitre un peu les gens, même si on se voyait pour la première fois. Il parait qu'il n'y avait jamais eu autant de monde. (On a répertorié plus de 70 blogueurs).

J'ai vu les fameux bas tricotés mains de Pierre-Léon qui trouve que je sens l’asphalte (Bitume de Guerlain. Mais j’pense que je vais changer de parfum, y’a juste les connaisseurs qui savent apprécier…), constaté l’érudition de la blonde chroniqueuse et la dignité de mère indigne, admiré le fondant de Dominic Arpin (avec mère indigne et Chroniques blondes, tout assises du même côté de la table), panthère rousse aussi lunatique et étourdie (tellement mignon!) qu'elle le dit sur son blogue, la rousse très allumée Geneviève, serré la main des « parrains » du blogue de Montréal ni.vu.ni.connu et i.never.nu dont j’ai touché le duvet crânien, parlé de français avec j'écris parce que je chante mal, discuté mécanique de train avec pluche (très mignon son blogue façon bédé), appris que Hippopocampe était un jeu de mots (je suis dyslexique sur les bords, je n’avais pas vu les doubles po donnant tout le sens).

Et parlé avec beaucoup d’autres gens dont j’ai oublié le nom. Pardonnez-moi, c’était ma première fois… La prochaine fois on se parlera plus longuement. Je suis rentrée parce que le bar fermait. Ça faisait longtemps que je n’avais pas « fermé un bar »!

Je n'ai pris que cette photo. C'était déjà l'heure où il y avait moins de gens. Elle en a pris d'excellentes. Si ça vous tente, vous pouvez jouer au jeu « trouvez Camionneuse », je suis présente sur seulement une de ses photos de vue d'ensemble.


Fuego était invité, mais il n'a pas trouvé de stationnement sur le Plateau, alors il est retourné au terminal avec ses frères sans avoir pu participer à la soirée. Je lui raconterai.


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07 février 2007

Yulblog

C'est la première fois depuis 1 an que je peux aller au Yulblog! Enfin, je pourrai voir vos binettes!

Alors si ça vous tente, ce soir, comme à tous les 1ers mercredis du mois, rendez-vous à la
Quincaillerie rue Rachel à 20hrs.

On y verra :

Photomax,
Dominic Arpin,

On court la chance de voir :

Martine la blogueuse en chef,
Chroniques blondes,
Mère Indigne,
Cécil Gladel,
Joblo,
Geneviève Piquette,
Patrick Lagacé,
Taxi la nuit,
Andrée-Anne,
Nicolas Langelier,
Hippocampe,
Patrick Dion,
Michel Dumais,
Philippe-André le barman blogueur,
Michel Leblanc,


On risque de :

Découvrir d’autres blogueurs.
Être enchanté de voir des nouveaux visages,
Serrer de vraies mains et avoir de vraies conversations sans écran devant.
Voir tout plein de blogolecteurs tout aussi intéressants les uns que les autres.


La Quincaillerie, c’est grand, ne soyez pas timides, c’est une soirée informelle, on remplit le bar!

Si vous venez souper avant, il faut réserver auprès de Dominic Arpin. Ça sera au 917 rue Rachel.

06 février 2007

El Paso en odorama

Je vous propose pour la première fois sur un blogue, une expérience en odorama! Cette expérience devra être tentée avec la supervision d'un adulte. Pour l'expérience, il vous faut :

Une serviette,
Une casserole,
100g de gelée de pétrole,
facultatif : 4 amis fumeurs.

Pour de meilleurs résultats, faites l'expérience dans un garage la porte fermée avec une voiture au moteur allumé.
C'est encore mieux si vous avez une voiture au diésel ou un camion.



  • Mettez la gelée de pétrole à feu doux jusqu'à ce qu'elle fonde.

  • Demandez à vos amis d'allumer leurs cigarettes (ou autre chose) et de fumer comme des pompiers dans la même pièce.


  • Respirez normalement pendant toute la durée de l'opération.


  • Quand la gelée de pétrole frémit, mettez une grande serviette sur la tête de vos amis qui ont toujours la cigarette au bec et mettez-vous la tête au dessus du chaudron. Attention de ne pas vous brulez le visage pendant cette opération.


  • Fermez-vous les yeux et humez. Transportez-vous directement vers El Paso, ou Mexico c'est selon.


C'est l'fun hein?



P.s: Je ne me tiens pas responsable des brulures ou des incendies provoqués par la mauvaise manipulation des éléments ci-haut.

Un orange qui s'assume



Quand une orange assume sa laideur... (Ugly = laid)

Elle se l'écrit carrément dans le front!


- Je suis laide! Et alors? Attendez de voir le jus qui me coule dans les loges!

Varices, vergetures, points noirs, cratères pilleux, l'important c'est l'intérieur qu'elle m'a dit. Compris là?

Effectivement, cette orange, bien que récoltée un peu trop tôt, était bien juteuse.

(Achetée aux États-Unis.)

Mais à quand une estéticienne pour oranges?

03 février 2007

Que dirait un Maya d'El Paso?

C'est seule photo digne d'être vue. Le reste est plutôt moche.

Nous sommes allés au centre-ville d’El Paso pour voir ce qu’elle avait dans le ventre. En plein lundi midi, son centre-ville est plutôt animé de passants déglingués croisant de rares piétons plus chics, de petites boutiques vendent des chinoiseries, mais il est étonnant de constater l’absence totale de produits locaux et authentiques. Il y avait par contre ce calendrier maya, qui est plutôt une relique qu’un bien faisant partie intégrante de leur culture. Beaucoup de sans-abris nous ont quêté de l’argent, en fait, je n’en avais jamais vu autant d’un seul coup. Quelques bâtiments à l’architecture soignés ont attiré mon attention, sans plus, c’est plutôt l’architecture délabrée qui volait la vedette.

Je dois avouer que c’est une des villes les plus polluées qu’il m’ait été donné de visiter. L’air est si dégueulasse (ça ne parait pas sur cette photo), qu’on a peine à respirer, un gros nuage de smog flotte sur toute la région, ça sent le pétrole et le monoxyde de carbone. Les El Pasiens (??) ne vivent plus dans le centre-ville sauf s’ils sont pauvres. Dommage. Ils ont tous une petite maison parfois coquette, parfois moche. Mais 650 000 miles habitants qui vivent dans un bungalow, ça s’étend sur 75 kilomètres de long et ça manque de convivialité, comme la plupart des petites villes nord-américaines d’ailleurs. C’est une ville qui ne contrôle absolument pas son étalement urbain. Ironiquement, la réserve militaire de Fort Bliss, qui s’étend sur des centaines de kilomètres carrés, préserve la nature contre l’étalement urbain! Peut-être que c’est ce que ça nous prendrait au Québec pour préserver des territoires! (Sic)

Fort Bliss, c’est bien là que sont présentement les soldats canadiens issus de la base de Valcartier au Québec pour s’entrainer dans des conditions plus similaires à celles de l’Afghanistan. Il y a bien un autre endroit qui est préservé de toutes constructions, c’est le parc dans la montagne, où de toute façon personne ne voudrait habiter, parce qu’on a une vue sur la laideur du smog.

Je n’ai vu aucun restaurant, ni aucun café, où j’aurais eu envie de mettre les pieds, alors que je trouvais la ville de Laredo plutôt laide, je la trouve pas mal plus belle et conviviale maintenant que je la compare avec El Paso. On a cherché une terrasse pour se prendre en photo au soleil pour vous faire suer un peu, mais en vain. À part la terrasse du McDo, il n’y avait rien. Déceptions. On a dû reprendre Fuego et sortir du centre pour se rabattre sur un café Starbuck à l’ambiance formatée, mais tout de même relaxante. Bien calés sur de beaux fauteuils bien rembourrés sirotant un café, respirant l’air filtré, on regardait par la fenêtre la terrasse bruyante et les voitures passer sur l’autoroute 10 à 20 mètres. N’est-ce pas ce qui nous attend si on ne fait rien? Être confiné à l’intérieur à l’air filtré et conditionné, parce qu’il y a trop de bruits, trop de pollution et trop laideur?

Ce qui m’a choquée le plus, c’est que je suis allée voir sur deux sites pour savoir quels étaient les niveaux de pollution de la ville. Sur le site de l’organisme sans but lucratif
scorecard.org, on dit que le comté d’El Paso fait partie des 10 % des endroits les plus pollués aux États-Unis. Sur le site du gouvernement du Texas, alors qu’on avait peine à respirer, on disait que l’air était parfaitement santé. Ce qui me fait dire que les Texans dorment au gaz d’échappement.

El Paso a le mérite de nous faire réfléchir aux contraintes qu’amène la pollution et à notre futur collectif, nous, qui, à force de croire que la voiture nous apporte de la liberté, en somme devenus prisonnier.
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