25 août 2009

encore un peu de composition cellulaire

Élise m'a mis du vernis bleu électrique sur les ongles. Ça met un peu de couleur en avant-plan quand je vois mes doigts sur le volant! Surtout quand il fait gris, j’ai 10 petits bouts d’azur pour montrer au ciel.

Après le miel pour l'Ontario, petit saut au Québec pour bondir au Texas et hop pour le Kansas et hop pour le Québec. Du travail pour la semaine!
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Le 22 août, chemin entre Nipigon et Sudbury, toujours chargés de miel.

Roule sur le sillon creusé dans le Bouclier canadien. Parfois, mes phares éclairent les caps rocheux. Route 17, entre Nipigon et Sault-Ste-Marie. Ontario


Épinettes, bouleaux. Bouleaux, épinettes. Copier-coller un milliard de fois de chaque côté. Route 17 entre Nipigon et Sault-Ste-Marie.

Alors que mes phares n'arrivent à peine à éclairer les caps rocheux, le soleil me dévoile les lacs majestueux et les montagnes usées du Bouclier.
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Il y a des passionnés dans tout. « Monster muffler» lui, ce sont les silencieux de voiture. Ils les aiment tellement qu'il en fait des sculptures.

« Open » écrit avec des silencieux devant la « shop » de « monster muffler», c’est cool! Sault-Ste-Marie.
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Mom, Dad, Baby, Crescent, Kenny... Il y a un million de lacs en Ontario, peut-être qu’un porte votre nom. Elle continue son exploration.

Les nénufars sont en fleurs. Les orignaux ont de quoi se faire une grosse salade à déguster les sabots dans l'eau en se mirant le panache sur la surface.

Les vagues du lac Supérieur se brisent sur le granit rose. L’eau est claire, l’horizon à l’infini. On dirait la mer.
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…a passé deux amish en carriole tirée par un seul cheval. 5kmh. Comme si elle avait fracassé le mur du son avec son camion, en les dépassant à 100kmh avec 400 chevaux-vapeur.

2 espaces-temps se sont croisés. un Amish et une camionneuse.

Dépasse un cycliste qui ne fait qu'un avec la route. Lui, sait ralentir le temps et respirer le paysage.
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Sudbury 213km. Là-bas, on laissera le miel.
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No fishing from bridge. Alors, on va plonger. Blind River Ontario.

Si elle était un hydravion, elle aimerait, elle aussi, avoir une piste de décollage bordée de nénufars! Blind River,Ontario

24 août 2009

Composition cellulaire, suite...

Mise en contexte: après le chargement de miel, ferme Ash, Gilbert Plain Manitoba, en route vers l’Est.

Camionneuse:

…viens de voir une maison toute peinte en faux fini moucheté de tourbillons jaunes sur fond blanc. Si laide que c’en est touchant.

Parfois mieux vaut être libre et laid que beau comme son voisin et prisonnier de son image. C’est ce que criaient les murs de cette maison : « Live free or die».

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Ne nourrissez pas les animaux sauvages. Attention! Risque de face à panaches sur 10 km. Traversée du Riding mountain national park, Manitoba.

Quatre huards jasent sur un lac. La brise écrit en vaguelette sur sa surface.

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…est de retour sur le plancher des vaches qui broutent dans le paysage infini des plaines du Manitoba.

…sait que le foin coupé est vieux, quand sur les montagnes de bottes de foin, le tout neuf se remet à pousser. Le foin ne meurt donc jamais vraiment.

On voudrait tous quelque part être un brin de foin. Route transcanadienne, ouest de Winnipeg.

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Il y’a un kiosque à fruit au truckstop. I asked: -What’s local? -Nothing, she answered. Au Manitoba, les céréales poussent plus vite que les fruits.

À quand les kiosques à céréales, alors?
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…a dépensé 425 litres de fuel à méditer sur la route. Keep on trucking. For honey (comme j’en ai 12 tonnes à livrer).

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…vient de voir un loup qui courrait comme un vagabond, heureux, la langue sur le côté en souriant. Aurait voulu s'enfoncer dans la forêt avec lui. about 20 hours ago from txt

…s'enfonce dans sa couette avec le loup en tête. Ça va faire un beau dodo jusqu’à 2 cette nuit. about 20 hours ago from txt

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23 août 2009

Composition cellulaire

J’ai toujours pris des notes vocales en roulant. C’est comme ça que j’écris depuis longtemps. Je vois, je réfléchis et j’enregistre ma pensée sur mon magnéto numérique. Mais ça me prend souvent trop de temps pour retranscrire ces notes et elles sont perdues dans le temps et dans le contexte quand j’y arrive. Pour cette raison, je fais une expérimentation avec Twitter. Dès que j’ai une minute pour m’arrêter en camion au fil de ma route – car rassurez-vous, je ne texte jamais au volant– je vous les retranscris via mon cellulaire directement sur mon compte Twitter.

Twitter nous oblige à la concision, car il faut exprimer son idée en 140 caractères ou moins. Je triche un peu parce que je fais souvent deux phrases pour le même sujet. C’est pour moi la naissance ou la découverte d’un nouveau mode d’écriture. Une écriture qui sert aussi à divertir les quelque 400 personnes qui me suivent via ce réseau, souvent des travailleurs rivés devant leur écran d’ordinateur depuis des jours. Pour moi, c’est facile et ludique : comme mon environnement change constamment, je pense à de petites phrases pour le décrire. Comme de petits haïkus. Ça me permet de créer, d’écrire, de vous faire rêver, de vous transporter ailleurs. L’écriture instantanée sur cellulaire est bien sûr imparfaite et pleine des fautes du premier jet, mais elle est réelle et elle pose un galet pour retrouver son chemin littéraire. La note est figée dans le temps et en ordre chronologique. Précieux galets.

Les voici, mes petits galets recorrigés et remis en ordre de haut en bas (puisque sur Twitter le plus récent est toujours en premier.) Aussi, prenez note que sur Twitter, le sujet est toujours camionneuse… donc, les phrases débutent souvent par un verbe conjugué à la 3e personne du singulier, j’ai mis … en début de phrase lorsque c’est le cas.



Mise en contexte: Livraison de matériel minier pour Thompson au Manitoba :

…va bientôt atteindre l’autre dimension du 55e parallèle.

Échassiers à tête rouge, renards roux, gros bouleaux, épinettes noires, mélèzes, c’est la forêt boréale.

…se fait servir du café par un gros Indien sédentarisé et retourne traverser la rue sans regarder, parce qu’il n’y a pas un chat. (À part elle pis l’Indien). Ponton, MB.

Le gros Indien a les bras tatoués de picots bruns. Les tatous du Nord. Là où les mouches noires vous dévorent.

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Je vous publie le reste demain. Si vous êtes sage.

14 août 2009

L'entrevue


Une belle expérience à la radio! C'est le média que je préfère.

Voici l'entrevue pour ceux qui l'ont manquée (comme ma soeur par exemple! :) )


13 août 2009

Bienvenue et rebienvenue!

Je vous écris ceci juste avant d'aller en studio avec Dominique Poirier.

Bonjour spécial à tous les auditeurs de « Libre comme l'air », l'émission de Dominique Poirier.
Et encore plus spécial à tous mes collègues sur la route qui nous écoutent leur radio satellite Sirius en roulant à bord de leur camion pour livrer vos marchandises dans tous les recoins de l’Amérique.


Alors pour vous, chers nouveaux lecteurs, voici une liste de liens pour ne rien manquer de ma route :


Peut-être m'avez-vous déjà entendue par le passé à « Indicatif présent » ou pendant la table ronde des camionneurs, ou encore à Bazzo.tv où j’avais une c
hronique pendant la première saison.

Pour mieux cerner "mon personnage nomade", Claude Malaison en a fait un portrait qui est assez juste. Découvrez le chez lui.

Ce blogue a pour but de vous partager mes aventures sur la route. J’y publie des textes, des photos et il y a quelques semaines, je me suis mise à faire de petits films. J’essaye de publier sur mon blogue au moins une fois la semaine, mais ça arrive que ça prenne un peu plus de temps. Les fils RSS sont disponibles pour que vous sachiez quand il y a de la nouveauté. Les archives sont disponibles depuis le début, soit décembre 2005. Vous savoir de l’autre côté de mon écran est une source de motivation à vous rapporter des histoires. Échanger avec vous me donne le pouls en direct, c’est une façon moderne de créer, d’écrire. Mon but est de prendre beaucoup de notes et de faire un grand récit de voyage de toutes mes années sur la route. Je m’y consacrerai cette année.


Ma page YouTube avec tous mes films regroupés.


Ma page facebook, que je mets à jour le plus régulièrement. Devenez « admirateurs » et je pourrai aussi vous envoyer une invitation pour le lancement du film. J’y partage ce que je fais en direct presque tous les jours quand je suis sur la route. Vous serez tenu au courant dans votre compte personnel Facebook si vous êtes membres et si vous le consultez régulièrement.


Vous pouvez me suivre sur Twitter, où je publie des phrases inspirées de ma route quand je peux le faire. Si vous lisez mes archives, vous constaterez qu’il y a un rythme particulier au fil du chemin parcouru. Des tranches de vie de route en moins de 140 caractères, presque en direct.


Mon compte flickr où je mets des photos: de Montréal; d’évènements auxquels je participe et de voyages personnels que je fais en dehors de mon métier. Les derniers en lice : Amsterdam, le Danemark et la Suède.


Ma "time line" virtuelle vous donne un aperçu de l’historique de mes différentes publications.


Merci d’être là. Partager mes aventures avec vous, contribue à mon bonheur, et, je l’espère, un petit peu au vôtre en vous évadant en pensées.
Bonne lecture!

Sandra Doyon

03 août 2009

Des nouvelles du film

Jean-Pierre et Vincent sont reclus dans une cabane sur la Côte d’Azur. Ils l’ont surnommée la “MGM” de Biot. Depuis 3 semaines, ils travaillent au montage de notre film « Je vous écris de mon camion ». Ils en sont à la 36 minutes sur les 52 requises. Je n’ai encore rien vu, mais la passion qu’ils mettent à me raconter sur Skype ce qu’ils ont monté le jour même, me donne furieusement envie de le voir avec eux. Ils ont l’air de vraiment s’amuser! Trop hâte d’aller les rejoindre en septembre pour finaliser le film. Les voici lors d’une de nos conversations Skype.