23 août 2009

Composition cellulaire

J’ai toujours pris des notes vocales en roulant. C’est comme ça que j’écris depuis longtemps. Je vois, je réfléchis et j’enregistre ma pensée sur mon magnéto numérique. Mais ça me prend souvent trop de temps pour retranscrire ces notes et elles sont perdues dans le temps et dans le contexte quand j’y arrive. Pour cette raison, je fais une expérimentation avec Twitter. Dès que j’ai une minute pour m’arrêter en camion au fil de ma route – car rassurez-vous, je ne texte jamais au volant– je vous les retranscris via mon cellulaire directement sur mon compte Twitter.

Twitter nous oblige à la concision, car il faut exprimer son idée en 140 caractères ou moins. Je triche un peu parce que je fais souvent deux phrases pour le même sujet. C’est pour moi la naissance ou la découverte d’un nouveau mode d’écriture. Une écriture qui sert aussi à divertir les quelque 400 personnes qui me suivent via ce réseau, souvent des travailleurs rivés devant leur écran d’ordinateur depuis des jours. Pour moi, c’est facile et ludique : comme mon environnement change constamment, je pense à de petites phrases pour le décrire. Comme de petits haïkus. Ça me permet de créer, d’écrire, de vous faire rêver, de vous transporter ailleurs. L’écriture instantanée sur cellulaire est bien sûr imparfaite et pleine des fautes du premier jet, mais elle est réelle et elle pose un galet pour retrouver son chemin littéraire. La note est figée dans le temps et en ordre chronologique. Précieux galets.

Les voici, mes petits galets recorrigés et remis en ordre de haut en bas (puisque sur Twitter le plus récent est toujours en premier.) Aussi, prenez note que sur Twitter, le sujet est toujours camionneuse… donc, les phrases débutent souvent par un verbe conjugué à la 3e personne du singulier, j’ai mis … en début de phrase lorsque c’est le cas.



Mise en contexte: Livraison de matériel minier pour Thompson au Manitoba :

…va bientôt atteindre l’autre dimension du 55e parallèle.

Échassiers à tête rouge, renards roux, gros bouleaux, épinettes noires, mélèzes, c’est la forêt boréale.

…se fait servir du café par un gros Indien sédentarisé et retourne traverser la rue sans regarder, parce qu’il n’y a pas un chat. (À part elle pis l’Indien). Ponton, MB.

Le gros Indien a les bras tatoués de picots bruns. Les tatous du Nord. Là où les mouches noires vous dévorent.

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Je vous publie le reste demain. Si vous êtes sage.

4 commentaires:

Patrick Dion a dit...

T'as besoin du logiciel ExpressScribe qui t'aide à retranscrire facilement tes clips audio dans un document écrit. Et en plus, c'est gratos!

Panthère rousse a dit...

J'aime ça relire tes tweets. Comme tu dis, je suis pognée devant mon écran d'ordi toute la journée et tu me fais voyager. Je vois l'Indien, je sens la route.

camionneuse a dit...

Patrick, t'es toujours le gars le plus branché en ville toi! J'essaie et je t'en reparle!

Panthère rousse, je t'avais en tête pour quelques gazouillis pour te faire sortir de ton bureau un peu, toi qui est si rivée à l'écran!

Anonyme a dit...

un haîku à partager :
Une fleur tombée
Remonte à sa branche
Non, c'est un papillon!
Moritake