21 novembre 2008

Coquetterie sur roues

Beau temps mauvais temps, à Amsterdam, on enfourche sa bécane. Pour se rendre au travail, les hommes portent le veston, les filles osent la jupette et les talons. Rien n’est trop beau haut perché sur son vélo, car la bicyclette n’est jamais devenue un sport aux Pays-Bas, ou si peu. Elle est demeurée un moyen de transport efficace et peu couteux, comme au début du siècle.

Comme ils sont élégants sur leur bicyclette! Sans doute à cause de leurs vélos traditionnels qui les forcent à avoir le dos bien droit, leur ajoutant de la prestance sur leur monture, contrairement à nos vélos de type montagne ou de type course qui nous affalent le dos comme dans les Triplettes de Belleville.

On freine encore en rétropédalant et il n’y a que trois vitesses sur la plupart d’entre elles, le paysage plat n’en nécessitant pas davantage.

Il ne viendrait jamais à l’idée à un Amstellodamois d’avoir un v
élo sans garde-boues sur les deux roues, alors vous n’en verrez jamais non plus avec une trace grise sur le dos et sur les fesses par temps de pluie. Les filles ont des vélos de filles, de sorte qu’elles montent avec grâce sur leur bicyclette : de côté, sans jamais devoir l’enfourcher disgracieusement en levant la jambe bien haut. (— Je veux un vélo de fille bon!). Elles sont toutes super coquettes dans leur tenue de ville, portant fièrement leurs talons hauts et des accessoires colorés.
Amérique du Nord, la coquetterie à vélo — corrigez-moi si je me trompe — se manifeste dans la valeur du vélo lui-même et peut-être par les accessoires couteux et les habits techniques portés par le cycliste. À Amsterdam, le look « tour de France » n’a vraiment pas la cote. Là-bas, la coquetterie s’exprime plutôt, sur de vieux vélos à 50Euros que l’on achète ou dont on hérite (c’est le secret pour ne pas se la faire voler), que l’on personnalise avec des fleurs de soie ou avec de la peinture voyante. Les signes de créativité sur les bicyclettes amstellodamoises sont sans doute un moyen efficace pour mieux la retrouver parmi l’amoncèlement de bécanes stationnées, comme sa valise à laquelle on avait pris soin d’ajouter un foulard coloré pour mieux la repérer sur le carrousel de l’aéroport.

J’ai vu des couleurs extravagantes (jusqu’aux rayures jaunes et brunes, des roses bonbons et des turquoises profonds), des sacoches à motifs, des guirlandes de fausses fleurs sur le guidon ou un parapluie coloré pour contrer la grisaille. Faire du vélo avec un
parapluie! Quelle élégance! Surtout s’il est tenu par son soupirant!
Même si le ciel est souvent gris à Amsterdam, il y a toujours des arcs-en-ciel qui se promènent le long des canaux!

Ça vous donne envie d'y aller? Moi, j'y retournerais volontier, c'est maintenant ma ville préférée!

Vélo sur eau

Les Amstellodamois ne connaitront jamais les joies des partys de sous-sol à moins d’être vêtus d’un habit de néoprène avec palmes, masque et tuba. *Ils n’ont pas de métro à cause de leur niveau sous la mer, mais ils ont un vrai système de train contrairement à Montréal, qui doit quémander du temps de voies ferrées au privé.

— Moi, si j’avais la baguette magique « big power », je nationaliserais les voies ferrées autour de Montréal, parce que là, 3-4 trains le matin et 3-4 le soir, ça frôle le ridicule!

**Màj: comme me le signale Zonemath dans les commentaires, Amsterdam a effectivement un métro, une seule ligne construite, le reste étant le tramway en surface. Mes excuses à Amsterdam et à vous chers lecteurs. J'ai fait pas mal de photos du tram par ailleurs.

Alors donc, en plus du train, comme ils luttent magistralement
contre l’envahissement par l’eau, ils bénéficient de plusieurs lignes de traversier en provenance de toutes les banlieues, un système presque aussi sophistiqué que le métro finalement.

C’est très curieux de les voir débarquer (littéralement) par bateaux.


On a aussi reconverti de vieux bateaux en stationnements flottants pour vélos. Et pas question de perdre de l’espace, on les empile à deux de haut! Leur système à deux étages, pneumatique et coulissant, reste facile à manipuler (même moi j’ai été capable d’y mettre mon vélo juste pour essayer).

La nécessité est mère de l’invention. C’est tout de même inspirant de voir ce que les autres inventent pour combler leurs besoins.

Pour les Européens qui ne connaissent rien aux « partys de sous-sol », c’est que c’est culturel au Québec (peut-être aussi à l’Amérique du Nord). Je vous recommande le film
C.R.A.Z.Y. , où vous aurez toute l’ambiance de ce genre de fête qui fait maintenant partie de notre folklore. Un excellent film par ailleurs, un des meilleurs de l’histoire du cinéma québécois.

Problème de stationnement

Je ne vous parle pas de voitures, ni de camion.

Mais bien de bicyclettes!


À Amsterdam, il y a tellement de vélos, qu’ils ont construit un stationnement à étages près de la gare pour tous les mettre!

Pouvez-vous imaginer?


Ça m’a éblouie de voir autant de vélos, presque autant que Foglia quand il pédale sur ses routes de campagne
.

La différence culturelle entre Amsterdam et une ville d’Amérique du Nord est illustrée par ces photos. Là-bas, on conçoit
vraiment tout en priorisant le transport à vélo et collectif, alors qu’ici, tout est pensé pour donner la primauté aux voitures.


Il me tarde de lire « pour une ville qui marche » de l’auteure de Québec Marie Demers, que vous entendrez ici.

18 novembre 2008

Errante


J’ai rencontré ce chien errant par un beau matin. Je crois qu’aujourd’hui, il me ressemble un peu…

Je suis brulée! Nous avons roulé plusieurs dizaines de milliers de kilomètres en octobre et en novembre, et ça va s’étirer jusqu’en décembre où nous prendrons un long congé. Nous savons d'ores et déjà que janvier sera plutôt morose dans le milieu du transport (comme tous les ans) et nous nous préparons à ne pas travailler pendant un mois, alors nous condensons le travail le plus que nous pouvons afin de nous y préparer. Je m’étais dit, en recommençant à bloguer en septembre, que lorsque je n’aurais pas l’énergie d’écrire, je pourrais vous présenter des photos de mes plus récents voyages. Ça vous va?

En avril dernier, nous avons choisi d’aller aux Pays-Bas, au Danemark et en Suède pour la place qu’ils réservent aux vélos et leurs idées avant-gardistes jumelant environnement et économie. J’ai vraiment été servie à souhait! Je vais vous présenter quelques billets-photos sur ces sujets, la route me gazant un peu trop cette semaine pour vous pondre quelque chose qui me plaise, je n'ai pas eu le temps de faire de belles photos non plus.
En ce moment, je vous parle d’Oxnard en Californie, la ville et le café dont je vous parlais récemment, pour y cueillir des barquettes de fraises et de framboises qui seront forcément en vente cette semaine dans une épicerie près de chez-vous.

Merci d'être là, ça meuble ma solitude sur le chemin!

07 novembre 2008

La revanche de Michelle

Quand la mère de Catherine Donnely a su que sa fille aurait une Noire pour cochambreuse à l’Université de Princeton, elle a tout fait pour la changer de chambre, au grand dam de sa fille. Mais en 1980, elle était loin de se douter que cette « indésirable » colocataire noire aurait un jour, non seulement une chambre, mais toute la Maison Blanche pour elle et sa famille!

Une First Lady afro-américaine! Quel pas-de-géant!


Bravo Michelle Obama!


Et v’lan! À tous les ségrégationnistes! Puisses-tu rabattre le caquet de tous les racistes juste par ta présence. Barack et toi, vous êtes le meilleur «film» américain de toute l’Histoire! J’ai hâte de connaitre le dénouement.


Vous êtes la réincarnation du rêve américain. Vous nous remplissez d’espoir. Merci, juste pour ça.


« Yess we can! »

Rouler sur la Bible belt

J’ai roulé sur la Bible Belt au lendemain de l’élection d’Obama, en direction de Los Angeles. Les gens ont la mine déconfite, le pire leur est arrivé. Le cœur des États-Unis n’a pas le cœur à la fête. Dans les trucks-stops de l’Oklahoma, du Texas et de l’Arizona, même ceux du Nouveau-Mexique, qui a swigné chez les Démocrates, on a les yeux rivés sur Fox News qui scande déjà que la lune de miel d’Obama est terminée moins de 24 heures après son élection, comme pour tirer du pistolet à eau pour faire éclater la bulle dans laquelle flotte plus de la moitié des Américains ainsi que le reste du globe.

Puisse votre Dieu vous ouvrir les yeux : Il vous envoit Obama! ;c)

Réjouissez-vous avec le reste du monde et donnez lui une chance!

Mon 4-11 à moi.

Je n’ai pas pu vivre ce moment d’histoire comme je l’aurai souhaité, j’avais des serviettes de la liberté féminine « Stay Free » à livrer à Los Angeles. Il fallait que je dorme pour pouvoir me lever à 2h30 am et poursuivre le chemin que Richard avait commencé. Mais grâce à notre antenne satellitaire et notre abonnement Sirius, qui avait consacré un canal rien que pour le discours d’Obama, j’ai pu l’écouter en différé. Galvanisant! Tellement électrique, que les lumières du camion ont fait des courts-circuits! (C’est vrai en plus!)

Et vous, où étiez-vous?