30 septembre 2006

Sandrillon avait perdu son chausson, la suite…

Quand le Chevalier Fuego a rebroussé chemin vers Laredo, il a sans cesse cherché des indices pour retrouver le soulier de son adorée. Il est retourné à l’endroit précis où elle se souvenait, pour la dernière fois, l’avoir chaussé. Lentement sans trop d’espoir, il s’est avancé dans l’aire de repos pour carrosses en scrutant le sol, en mirant l’horizon. Au loin, il voyait des mirages lui laissant croire qu’il allait regagner l’objet convoité. En vain. Il a vu ce qui lui a semblé être un bout de chaussée noire, quand soudain, il s’est aperçu que c’était plutôt l’objet espéré de sa déchaussée ! Il était là, inanimé sous un carrosse à chevaux-vapeur ! Quelle ne fut pas sa joie en l’apercevant de visé ! La princesse avait peine à y croire ! Trois jours de tristesse à espérer l’« inespérable », à désespérer sur l’impossible… Sandrillon s’est précipitée en bas de son carrosse, sans même attendre qu’il s’arrête. Dans un élan de joie, elle a clopiné gracieusement en babouche auprès de son chausson gisant. Sous le carrosse, elle s’est pressée au chevet de son escarpin adoré ! Il était là, tout piétiné, tout écrasé, tout souillé. Il était même investi par une famille de grillons qui, croyant y trouver le confort, y trouvèrent plutôt la mort, écrasée vulgairement par le poids de mastodontes si forts. Même ces termites, ternissant sa chaussure, n’auraient pu éteindre sa joie, tant elle était jubilatoire ! Qu’importe ces souillures, la valeur de ses souliers n’en sera qu’amplifiée ! Félix Leclerc n’a-t-il pas dit : « dépêchez-vous de salir vos souliers, parce qu’au paradis il n’y a pas de place pour les souliers vernis ! ». Une fois sa chaussure lavée, savonnée, rincée, séchée, brossée, Sandrillon, est revenue dans l’antre de son carrosse, en fredonnant « moi mes souliers, ont beaucoup voyagé… » en les faisant danser, en rêvant de ses prochaines aventures à traverser le monde et sa misère, à traîner de village en village pour devenir plus sage !


Dans sa tête, l’écho du chanteur mythique persiste encore…

Moi mes souliers de Félix Leclerc.


Moi mes souliers ont beaucoup voyagé
Ils m'ont porté de l'école à la guerre
J'ai traversé sur mes souliers ferrés
Le monde et sa misère.

Moi mes souliers ont passé dans les prés
Moi mes souliers ont piétiné la lune
Puis mes souliers ont couché chez les fées
Et fait danser plus d'une.

Sur mes souliers, y'a de l'eau des rochers
D'la boue des champs et des pleurs de femmes
J'peux dire qu'ils ont respecté le curé
L'pays, l'bon Dieu et l'âme

S'ils ont marché pour trouver l'débouché
S'ils ont traîné de village en village
Suis pas rendu plus loin qu'à mon lever
Mais devenu plus sage

Tous les souliers qui bougent dans les cités
Souliers de gueux et souliers de reine
Un jour cesseront d'user les planchers
Peut-être cette semaine

Moi mes souliers n'ont pas foulé Athènes
Moi mes souliers ont préféré les plaines
Quand mes souliers iront dans les musées
Ce sera pour s'y, s'y accrocher

Au paradis parait-il mes amis
C'est pas la place pour les souliers vernis
Dépêchez-vous de salir vos souliers
Si vous voulez être pardonnés
Si vous voulez être pardonnés


P.s. : Et ben merde! V’là Sandrillon prise avec un bal sur les bras!

Oyez oyez ! Camionneurs, camionneuses, vous êtes sollicités!

Petites annonces pour camionneurs:

Mon amie Isabelle travaille dans une boite de production de cinéma à Montréal. Ils sont présentement à faire un film qui nécessite des sons bien précis : les conversations de « cb » entre camionneurs américains avec différents accents des villes comme : New York, Miami, Detroit, Chicago, Cleveland, Memphis, Los Angeles, ainsi que des sons de différentes stations de radio d’endroits reculés des États-Unis par exemple : le Nebraska, l’Oklahoma, le Kansas, l’Arkansas. Ils souhaitent envoyer un preneur de son avec un camionneur qui voudrait bien le prendre à bord. Le boss de la boîte consentirait à vous payer la chambre d’hôtel tous les soirs. Vous pourriez éventuellement être plusieurs à participer à ce projet de film d’auteur. Si vous êtes intéressés, contactez Isabelle, qui a elle-même déjà fait un film documentaire sur un camionneur : Isabelle Couture, info sur filmisle.com. J’avance que si vous êtes un « snowbird » qui parcourez les États-Unis, cela pourrait autant faire l’affaire. (Enfin, je suppose !). Saluez Isabelle de ma part si vous la contactez !

Pour les camionneuses :

Michèle, une étudiante en sociologie et psychologie à l'Université de Montréal, m’a contactée par le biais de cette tribune. Elle cherchait des femmes au métier non traditionnel, comme nous les camionneuses, pour répondre à ses questions dans le cadre de son cours sur la sociologie du travail. Elle m’a demandé de faire partie de son étude, j’ai accepté bien entendu. Elle me demande aussi si je connais des femmes camionneuses pour compléter sa recherche et obtenir d’autres points de vu. Elle tient à préciser que toute confidence restera anonyme si c’est votre souhait. Elle aurait besoin pour que vous répondiez à quelques questions pour son travail d’étude. Voici son courriel :
mich1robert sur yahoo.ca

Pour camionneurs et camionneuses sur de longues distances :

Et finalement, Rheana est étudiante en transports à l’Université de Washington. Elle fait actuellement une recherche sur le nombre d’heures de repos des camionneurs sur les autoroutes. Le but de son étude est de vérifier si les propriétaires des aires d’autoroutes (privé et public) permettent aux camionneurs d’observer en totalité le nombre d’heures de repos auxquelles ils sont soumis pendant qu’ils travaillent. Elle a besoin de vous, camionneurs, pour lui fournir des informations qui pourraient étoffer ses recherches. Elle voudrait savoir les conditions de repos réservées aux routiers dans les aires de repos et connaître les disparités entre les états et les provinces traversées.
Contactez-la à : aradebo sur yahoo.com


P.-S. : Les courriels donnés dans ce message ont été modifiés afin de protéger les destinataires de pourriels. Il suffit de remplacer le « sur » par un « @ » et de recoller le tout ensemble.

Bonne route à vous camionneurs et camionneuses!

21 septembre 2006

Coup de barre à la barre ou insaisissables petits bonheurs.

Ps.: Avant que j'aie eu le temps de publier ce texte, nous étions déjà rendus au 13042e kilomètre à Laredo au Texas à notre 9e jour de route. Notre dernier voyage. Nous avons déjà notre remorque de retour. Un autre 3500 kilomètres à faire pour jouir de la vie comme un sédentaire! Je n'ai toujours pas trouvé mon soulier. Peut-être est-ce mieux ainsi, je me voyais mal organiser un bal dans ma remorque! En attendant, je clopine avec mes babouches qui me servent pour prendre ma douche!


9039e kilomètre,
6e jour

Effingham Illinois.
Temps doux, nuageux thermomètre perdant des degrés à mesure qu'on gagne des kilomètres vers le nord.

Itinéraires faits :

Montréal (Québec) Canada — Birmingham (Alabama) USA
Birmingham (Alabama) USA — Rome (Géorgie) USA
Rome (Géorgie) USA — Napanee (Ontario) Canada
Napanee (Ontario) Canada — Laredo (Texas) USA

Itinéraire en cours :

Laredo (Texas) USA — Guelph (Ontario) Canada
Kilomètres à faire pour arriver à destination : 939

Le temps défile à mesure que l'asphalte déroule. Le moteur gronde, la cabine tangue et vibre au gré de la houle de la route depuis six jours. Vautrée dans ma couchette, je n'arrive pas à fermer l'oeil. J'ai la nuit devant moi, mais elle ne veut pas me prendre dans ses bras. Mes pieds sont tout froids, même s'il fait plus de 20 degrés. La petite boîte électrique de mon ordinateur portable dégage une douce chaleur, je l'insère sous ma couette et j'y colle mes pieds pour les réchauffer. Cette bouillotte improvisée m'apporte un peu de réconfort, elle est comme une brique chauffée au four avant la nuit, que les bienveillantes mères d'une autre époque remettaient aux enfants de la maisonnée avant d'aller au lit.

Ce soir, je pense à tous les petits agréments quotidiens de la vie auquels je n'aurai pas accès avant de rentrer chez moi. Peut-être y a-t-il un peu de caprices dans mon blasement? L'abus d'asphalte engendre parfois un désabusement, et le manque de modestes plaisirs crée des envies insoutenables. Pour être heureux quand on mène la vie de camionneur, il ne faut jamais en demander plus que de satisfaire ses besoins essentiels: manger, dormir, se laver, se vêtir. En espérer plus c'est faire face à un mur. Je suis presque toujours capable de me contenter en pourvoyant mes besoins primaires, mais à certains moments, comme après 10 000 kilomètres, j'ai envie d'un peu plus que de le nécéssaire. Je vois défiler de magnifiques paysages jour et nuit, mais il n'y a pas seulement que des avantages à pratiquer ce métier. J'ai déjà hâte de rentrer, trop de kilomètres me blasent et me rendent folle. Vivre pour rouler, rouler pour vivre, j'ai le vague à l'âme. S'arrêter uniquement par nécessité, pour le ravitaillement ou la douche, ou parce qu'on est arrivé, rarement pour le plaisir d'en profiter.

Tous les jours, j'écoute la radio et je suis souvent prise d'envie d'aller à des événements, d'acheter un livre dont on dit être un chef-d'oeuvre, de boire un vin dont on décrit les rondeurs, de goûter un met qui me fait saliver, de regarder une émission de télé qui fait un tabac, de lire un article du journal du jour dont on fait mention. Sur la route, tous ces agréments assouvissant l'esprit sont anéantis par l'éloignement. Le manque d'originalité des restaurants qui servent une nourriture trop lourde pour l'activité que l'on fait n'est pas d'un grand réconfort pour moi qui est toujours à la recherche de découvertes. Ici, c'est la pénurie de plaisirs à consommer et parfois, cette privation calculée me pèse. J'ai hâte de pouvoir déguster quelque chose qui me satisfasse autant l'esprit que le corps. J'ai hâte de manger plutôt que de me nourrir par nécessité. Peut-être est-ce à cause du four micro-ondes qui est en panne depuis quelques jours et que je doive me taper des boîtes de conserve de poulet bio froid en essayant d'y trouver satisfaction. Les pêches et les nectarines de la Californie sont farineuses, un bon plat mijoté maison me ferait le plus grand bien. Cuisiner me manque, la bouffe des restaurants de route ne comble pas mon désir viscéral de gastronomie. Les repas chauds des truck-stops me dégouttent. Du blanc, du brun, du jaune, de la fausse mayo, de la fausse moutarde, du sucre, du sel et de la sauce brune en sachet. Du fromage insipide où l'on écrit fièrement sur l'emballage «America spell cheese K-R-A-F-T». Beeeeeurk! De la laitue trop blanche, des légumes crus sans saveurs ou décongelés et bouillis avec du bacon et du beurre, j'en ai des haut-le-coeur. De la nourriture institutionnalisée, formatée, sans créativité, jamais cuisinée par des chefs dont c'est le métier, uniquement par des « mélangeurs d'ingrédients » et des « décongeleurs d'aliments ».

J'ai parfois simplement envie de sentir les aliments qui cuisent, de mariner une viande, de créer une vinaigrette, de caraméliser des oignons, de déglacer un fond au vin, de humer les saveurs, de mélanger les textures, d'ajuster le goût d'un mets, d'en déguster les flaveurs les yeux fermés, de rectifier un assaisonnement, de mijoter une cocotte lentement, de parfaire une sauce, de sortir les recettes de familles, d'ouvrir les livres de cuisine et de me mettre en appétit devant un plat mitonné longuement ou devant la fraîcheur des fruits du marché.

Quelle chance vous avez de vous trouver dans cette abondance d'odeurs, de couleurs, de saveurs!
Quelle chance vous avez de pouvoir aller au marché voir les étals colorés!
Quelle chance vous avez de déambuler dans les rues et au gré de votre humeur, vous attabler dans un restaurant choisi à l'odeur!
Quelle chance vous avez d'acheter votre journal du samedi et d'y retrouver vos chroniqueurs favoris!
Quelle chance vous avez de vous arrêter de travailler, sans sentir tout votre corps vibrer!
Quelle chance vous avez de dormir sans vous réveiller pour égaliser la pression de vos oreilles bouchées!
Quelle chance vous avez de toujours avoir une toilette à vorte portée!
Quelle chance vous avez de pouvoir écouter vos émissions de prédilection, vautrés dans votre canapé!

Jouissez de tous ces plaisirs qui vous sont acquis. Pensez à nous, camionneurs, qui ne sommes pas du tiers-monde, mais qui pourtant, sommes privés temporairement d'une foule d'agréments, confinés dans un habitacle restreint, sans pouvoir cuisiner librement, sans pouvoir acheter le livre du moment, sans pouvoir choisir un bon restaurant, sans pouvoir sélectionner un plat constitué d'autres couleurs que du jaune, du brun et du blanc. Avoir des envies qui ne peuvent être satisfaites qu'en revenant au bercail, rater «Tout le monde en parle », manquer une soirée entre amis, louper une fête d'enfant, sacrifier une sortie pour rouler, renoncer à une activité parce qu'on est trop fatigués, tel est le lot du camionneur. Il y a des jours où la balance pèse lourd du côté des désagréments.

Cuisinez à ma santé, j'ai hâte de rentrer pour y goûter! Savourez la chance que vous avez, regardez autour tous les petits bonheurs à consommer qui sont à votre portée. Saisissez-en un pour moi et gavez-vous-en. Et n'oubliez pas! Il y a un petit peu de camionneurs dans chacun de ses bonheurs, puisque c'est l'un d'entre nous qui vous l'avons livré. Pensez à nous qui en sommes momentanément privés.

Et vous, de quoi allez-vous profiter de en terminant la lecture ce texte?

Ça y'est, le sommeil me gagne. J'éteins mon ordinateur en me disant que si je ne l'avais pas avec vous de l'autre côté, la vie en camion serait encore plus difficile. Merci d'être là, vous êtes mon petit bonheur!


19 septembre 2006

Sandrillon a perdu son chausson

C'était vraiment chaussure à son pied. Le flâneur de rêve qui la faisait presque voler quand elle badaudait dans tous les coins du continent. La malheureuse pleure la perte de son escarpin magique, qui avait foulé le sol de tout le royaume d'Amérique. Sandrillon est atterrée, elle pense que son pauvre soulier est tombé en ouvrant la portière de son carrosse rouge.

Ses parents et amis ne sont pas surpris, eux qui l'ont déjà vu égarer son maillot à la piscine, son carrosse au centre d'achat, sa sandale en chemin, ses clés et des bijoux de grande valeur sentimentale. Son prince dit souvent d'elle, qu'elle perd parfois la tête.

Si vous apercevez son soulier, dites-lui de se manifester en claquant du talon. Entre temps, Fuego et ses chevaux de vapeur parcourront le royaume pour retrouver le chausson de sa princesse. Des rumeurs sont parvenues aux oreilles du cavalier Fuego, disant que ledit soulier avait été vu au Texas dans une aire de ravitaillement pour carrosses. Avec cette information, sans plus tarder, Fuego a rebroussé chemin à vive allure jusqu'à Laredo, pour retraverser le continent, dans le but de retracer l'objet de son adorée Sandrillon. Le comble de la honte, la princesse du camion se promène pieds nus. Son prince doit la porter de lieu en lieu afin d'éviter qu'elle se traîne dans la boue.

S'il est retrouvé, Sandrillon promet d'organiser un grand bal dans son palais-mobile rouge aux frais de la princesse. Une aide de vous, ses fées de la route serait appréciée.
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17 septembre 2006

...suite des photos de cactus

Je n'ai pas pu joindre ces photos au texte précédent, les voici:

Les cactus «organ pipe»

Le grand saguaro,
Les petits nids d'oiseau visible si vous regardez dans le haut du saguaro,













Un oiseau mouche.
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Les grands saguaros de l'Arizona


Les saguaros de l'Arizona

Il y a un mois environ, nous avons passé quelques jours en attente en Arizona. Je publie ici quelques lignes qui n'étaient pas prêtes jusqu'à ce jour, et qui ne le sont peut-être pas tout à fait encore, mais bon, vous y apprendrez comme moi beaucoup sur les cactus et le désert.

À Nogales en Arizona, quand le satellite a fait bip après deux jours de silence, c'était pour nous dire qu'il serait silencieux pour les trois prochains. Richard et moi nous nous sommes regardés comme si nous avions gagné le gros lot... Youpppi! Toute une fin de semaine pour se rendre à Phoenix et visiter en route. Ce qui aurait été le comble du malheur d'un chauffeur espéré par sa famille depuis des jours, a fait notre bonheur à nous, avides de nouveaux endroits à découvrir, qui ne sommes pas attendus par personne. Très vite, j'ai cherché à joindre un ami de Tucson pour passer le voir. Mon copain Brian, avec qui j'ai étudié l'espagnol à Barcelone, m'a répondu très vite même si nous n'avions pas eu de contact depuis plus de 2 ans, et le lendemain nous avions un rendez-vous à Tucson. Il nous a même indiqué où garer notre équipement.

À Tucson, le casino nous a permis de stationner pour 24 heures. Génial! Le problème de stationnement du mastodonte résolu, Brian est venu nous prendre, et nous a emmenés en voiture dans le parc national des saguaros et au musée du désert, une sorte de jardin botanique naturel avec interprétation de la faune de la flore et des minéraux de l'Arizona. Il faisait une chaleur d'enfer, vous imaginez! Jusqu'à 112 degrés au gros soleil toute la journée.

Je vous rapporte ici des photos de ces arbres charnus dont les feuilles sont des épines. On les prénomme les saguaros. (Les Arizoniens ne prononcent pas le « g » ça donne plutôt « sawaaarôz »).

Ces cactus forment des colonnes qui peuvent atteindre 50 pieds de haut. Ils vivent en moyenne jusqu'à 150 ans, mais parfois plus de 200 ans. Le désert de Sonora est l'unique endroit au monde où ils poussent. Bien que ce désert s'étende grosso modo dans le quart sud-ouest de l'Arizona et dans les provinces mexicaines de Sonora et de la Basse Californie, les grands cactus mythiques de l'ouest rencontrent les conditions idéales pour survivre uniquement en Arizona aux alentours de Phoenix et de Tucson, où la terre ne gèle jamais plus de 24 heures. En effet, les cactus étant très sensibles au gel hivernal qui leur est fatal, c'est spécifiquement à cet endroit qu'ils élisent domicile. Ils ont aussi besoin des pluies diluviennes automnales de cette région pour transporter et faire germer leurs graines. Pluies diluviennes dans le désert? Brian nous signale que nous sommes en plein dans la saison des pluies et que nous avons de la chance de pouvoir déambuler dans les sentiers sans se faire mouiller. Il pleut très souvent d'août à novembre dans le désert de Sonora. D'ailleurs sur toutes les routes, on voit des panneaux indiquant quel chemin prendre en cas de débordement pluvial. Je suis vraiment incrédule en constatant l'aridité du sol. Il me faudra attendre d'être à Montréal quelques jours plus tard pour en avoir la preuve : les inondations monstres de la ville de Phoenix font la manchette dans les médias. Quelle chance nous avons eu de nous faire « cuire » au lieu de nous faire mouiller!

C'est au printemps que les saguaros font des fleurs blanches qui se transforment en poires cactus en été. Les oiseaux et les insectes jouent un grand rôle dans leur reproduction, ils pollinisent les fleurs en buvant leur nectar, fertilisant les autres en les butinant. Depuis la nuit des temps, dans les mois de juin et juillet, les Indiens O'odoham font tomber les fruits avec une perche de bois de cactus mort et les recueillent pour les manger. Ils transforment la pulpe en sirops et confitures et utilisent les graines pour faire de la farine. Ils prennent aussi les fibres pour en faire des boissons rafraîchissantes. Ils fabriquent du vin qu'ils boivent dans une cérémonie, une sorte d'ode pour encourager la pluie à se manifester. Les saguaros sont maintenant protégés par la loi en Arizona et il est interdit de faire la récolte des fruits sauf avec un permis. C'est un peu normal, il faut de 35 à 70 ans avant qu'un saguaro donne des fruits et c'est l'unique endroit au monde où ils poussent. Je n'ai pas vu les fruits des saguaros, mais voici les fruits des cactus qu'on appelle nopals, ils sont bien fuchsia. On dit aussi que ce sont des figues de Barbarie ou encore des poires cactus. C'est le sirop rose de ce fruit que j'ai rapporté pour faire des margaritas et que Mijo a gagné. Je vous mets aussi la photo de fruit jaune qui ressemble à des mini ananas, ils poussent sur des cactus dont je ne connais pas le nom. Peut-être est-ce le fruit des saguaros? Je n'en sais rien.

Près du sommet de certains saguaros, on aperçoit souvent des petits trous noirs bien ronds. Avec son bec, le pic-bois perce la chair verte de ces cactacées pour faire son nid sans jamais toucher le bois. Les saguaros sont constitués d'une ossature bois qui font penser à une cage d'oiseaux. À la base, les bois se rejoignent pour solidifier la structure, mais vers son sommet, les tiges longilignes forment des barreaux comme une cage d'oiseaux qui justement y font leur nid. Quand le pic-bois délaisse sa maison perchée, il a rendu un fier service à une foule d'autres oiseaux incapables de faire un tel trou qui viennent y élire domicile à leur tour. La cime des cactus est un endroit privilégié pour se protéger des prédateurs. Qui oserait grimper dans un terrain si épineux?

Au musée du désert, on y a regroupé la majorité de la faune de la flore et des minéraux. C'est là que j'ai appris que la pierre fine de couleur turquoise, utilisée dans la confection de bijoux très à la mode ces dernières années, fait partie des sols de l'Arizona. J'en ai même rapporté une trouvée sur place! Le musée dépose des fragments de roches que les mines rejettent dans un carré défini et les touristes comme moi scrutent les roches à quatre pattes à la recherche d'un trésor oublié. J'ai récolté quelques cailloux colorés qui trônent désormais dans ma bibliothèque.

Les cactus appelés « organ pipes » (traduit par tuyaux d'orgue à moins que vous ne connaissiez une meilleure traduction) sont présents plus au sud, mais nous avons eu la chance d'en voir quelques spécimens en marchant dans les sentiers. Voici quelques tuyaux d'orgue piquants s'élançant vers le ciel.

On a pu observer de près, bien endormis dans leur terrarium, des serpents, des scorpions et des tarentules, non sans me rappeler qu'ils sont aussi présents dehors à l'état sauvage. Les serpents à sonnettes ne sont pas vraiment dangereux que Brian m'a dit. Il n'en a vu que deux fois dans sa vie et il me rassure en me disant qu'ils avertissent toujours de leur présence en faisant bouger leur queue à sonnettes. N'empêche! Toutes ces créatures qui peuvent tuer... Mes parents m'ont toujours dit que les petites bibites ne mangeaient pas les grosses (la grosse bibitte c'était de moi dont ils parlaient...). Ici au sud, cet adage de parents voulant rassurer les enfants est faux. J'ai vu une fois une tarentule près de mon campement au Nouveau Mexique il y a 12 ans. Elle a causé tout un émoi dans le camping. Un gars de la place, qui semblait habitué d'en voir, l'a prise avec un bout de bâton pour la mettre dans une chaudière pour la reconduire plus loin dans la végétation. Je suis rentrée dans ma tente pour ne plus en ressortir avant le lendemain matin. Au même endroit, un scorpion blanc la queue en l'air, prêt à attaquer, se trouvait dans ma chaussure lorsque je suis sortie de la douche. J'avais déjà entendu parler des scorpions noirs très dangereux, mais jamais des blancs. Pour m'informer avant de toucher ladite bibite, j'ai demandé à la Mexicaine qui nettoyait l'endroit si elle savait si cette bestiole représentait un danger si je la touchais. Quand je lui ai pointé l'insecte blanc, elle s'est mise à crier comme une folle et à lever son balai comme une possédée du démon. Elle lui a asséné une dizaine de coups de balai en criant de tous ces poumons. Je la regardais pantoise... Je vous jure que le scorpion n'a eu aucune chance et que les derniers coups de balai étaient, disons... une démonstration de sa puissance extrême... Aujourd'hui, j'aurais bien aimé que ce petit bout de femme armée de son balai soit avec nous pour la randonnée. Elle me les aurait assommés les serpents, scorpions et tarentules! Pour la photo de serpent, je l'ai déjà publié précédemment.

Mais admirons plutôt un oiseau-mouche, il était si près que je lui ai presque touché la patte. Ils volaient près de nous comme s'ils cherchaient à butiner sur une chemise à fleurs. Pas de chance, je portais un t-shirt uni!

Enfin, même si j'en garde un souvenir impérissable, le désert n'est vraiment pas un habitat auquel je pourrais m'acclimater comme cet écureuil gris pareil comme ceux des parcs de Montréal que j'ai vu soupirer, bien affalé à l'ombre sur un rocher. Il semblait me dire:

— Envoye! Pose là ta pinotte! Il fait ben trop chaud pour manger, tu vois pas? (il avait gardé son accent québécois.)

Le désert, je laisse ça à Céline Dion. Je préfère de beaucoup une bonne tempête de neige que la chaleur torride un jour d'été à Phoenix. Mais vraiment, ça vaut le coup de voir tout ça une fois pour constater qu'il y a vraiment de la vie partout, même aux endroits où l'on ne veut pas vivre sur cette planète bleue.
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15 septembre 2006

Mon métro-boulot-dodo à moi.

Ce matin, j'ai coupé le brouillard avec le museau de Fuego dans l'Ohio. Nous nous dirigeons en ce moment vers Laredo au Texas et nous y serons demain après-midi. Cette semaine, nous avons déjà mis les roues dans l'Alabama à Birmingham et ensuite à Rome en Georgie pour revenir au Canada. Dormir, conduire, mon métro-boulot-dodo à moi. Allez, je retourne au volant si nous voulons y être pour demain!
Des nouvelles bientôt!

10 septembre 2006

Fuego a son resto à New York!

Déjà très populaire le jeune Fuego...

Gérald m'a gentiment signalé par courriel l'article de Richard Hétu de La Presse de Montréal. Je le reproduis ici puisqu'il n'est plus disponible (j'sais pas si j'ai le droit... enfin on verra bien ce qui arrivera...)


Le dimanche 03 septembre 2006

À New York, au resto des Québécois
Richard Hétu
La Presse
New York
Mine de rien, un trio de Québécois vient d'ouvrir un restaurant à New York, sur St. Mark's Place, dans le quartier East Village.Ce n'est pas une cabane à hot-dogs, comme celle de François Galarneau, mais un resto-bar où l'on peut boire des vins argentins et déguster des mets cubains (à un plat près : le pâté chinois). Ça s'appelle Café Fuego et, s'il n'en tient qu'à son principal investisseur, Gabriel Aubry, ça fera des petits.«On va essayer d'en ouvrir un autre à Montréal, puis un autre à Los Angeles», dit Aubry, le mannequin préféré de Versace, Ralph Lauren et Hugo Boss, attablé dans son nouveau resto.


Café Fuego a commencé à recevoir des clients il y a un peu plus de deux semaines. Sauf erreur, c'est la première fois qu'on peut mettre les pieds dans un restaurant new-yorkais appartenant à des compatriotes de Galarneau, le héros du roman de Jacques Godbout.«Je ne me serais pas lancé dans cette aventure uniquement avec des Américains», raconte Aubry, qui vit entre le Vieux-Montréal, New York, Los Angeles et Miami. «Si ça m'intéresse, c'est que j'ai des partenaires québécois.»En l'occurrence : Stéphane et Alain Bibeau, deux Sherbrookois d'origine, âgés respectivement de 36 et 46 ans, qui vivent aux États-Unis depuis une dizaine d'années. Dans une autre vie, les deux frères ont ouvert un restaurant appelé Pizza, Pizza, dans le quartier montréalais de Côte-des-Neiges.Aujourd'hui, le cadet touche aussi à la production à New York, où il fraie avec les Oliver Stone et les Wyclef Jean. Quant à l'aîné, il est de retour à Manhattan après deux années à Miami, où il a été gérant dans un hôtel de South Beach. Pendant des années, il a occupé la même fonction chez Steak Frites, un restaurant de la 16e Rue, situé tout près de Union Square.«La mentalité québécoise est pas pareille», explique Gabriel Aubry, blond, grand et élancé, avant de dévorer un demi-poulet. «On est plus naïfs, moins avares.»Le bel Adonis est bien connu des amants de la mode et des amateurs de potins. Quand il dit «ma blonde», il parle de l'actrice Halle Berry, une des plus belles femmes au monde.Se peut-il que la vedette hollywoodienne trouve enfin le bonheur dans les bras d'un Québécois ? Deux fois divorcée, maintes fois déçue, Halle Berry fréquente Aubry depuis bientôt un an.«J'ai un homme maintenant, et ça va vraiment bien», a déclaré Berry le 26 mai dernier, à l'émission de David Letterman. «Je ne veux surtout pas gâcher ça.»À sa manière ironique, Letterman a interrogé Berry sur Aubry, cherchant à savoir si le Québécois était plus qu'un beau gars.Berry a répondu en annonçant que son nouvel homme ouvrait un restaurant à New York. Elle a donné le nom et l'adresse de Café Fuego. Dès le lendemain, les curieux ont commencé à affluer au 9 St. Mark's Place. Une deuxième vague a suivi après la rediffusion en juillet de la même émission de Letterman. Malheureusement, le restaurant n'a ouvert ses portes que le mois dernier.N'empêche : le problème de la publicité ne se pose pas pour le Café Fuego. Vendredi soir, le restaurant de 80 places était bondé. Au plus fort de la soirée, un photographe du Daily News est venu croquer des scènes.«C'est extraordinaire, a dit hier Alain Bibeau, le gérant. Ça ne peut que grossir.»Café Fuego doit son menu à Eduardo Bover, un chef originaire de La Havane. Le restaurant doit son nom et sa décoration à Gabriel Aubry.«C'est un peu comme chez moi ici, dit-il. C'est la même ambiance, les mêmes murs de brique, les mêmes poutres en bois.»Il y a évidemment des différences importantes entre son loft du Vieux-Montréal et son restaurant de New York, à commencer par le magnifique bar en acajou du Café Fuego.«Je l'ai trouvé sur eBay», dit Aubry, en faisant allusion au site Internet. Construit en 1882, le bar a orné le Driftwood Inn jusqu'à la fermeture récente de l'établissement de Greenpoint, à Brooklyn.Aubry a aussi trouvé une rampe en fer forgé dans un marché aux puces de Savannah, en Géorgie. Il l'a installée sur le limon de l'escalier menant aux toilettes. Il aime construire des choses de ses propres mains, faisant partie d'une famille de neuf enfants dont cinq ont travaillé dans la construction.«Je les ai salies, mes mains, dit-il. J'arrive pas ici avec des ongles vernis.»

09 septembre 2006

Télégramme de Montréal

Enfin rentrés chez-nous stop. Me suis versé un whisky on the rock stop. Ça sent meilleur que ça goûte stop. Comme si j'avais Fuego dans la gorge stop. Ai pris le premier bain depuis 12 jours stop. N'ai pas atteint l'état de relaxation souhaité stop. Difficultés à dormir stop. Manque un moteur de camion dans mon lit stop. Si vous savez où l'on vend couchettes vibrantes, envoyez commentaire stop.

02 septembre 2006

Vieux barils, bon whisky!

Contexte : Nous sommes repartis courir l'Amérique avec Fuego, cette fois pour Clarksville au Tennessee. Un voyage court pour notre équipe et sans histoire si ce n'est que nous n'avons pas arrêté de rouler pendant 20 heures et que nous sommes arrivés avec huit heures d'avance pour dormir un peu. Au matin, nous étions les premiers sur la liste de rendez-vous du client et en moins de deux, il a déchargé nos onze rouleaux géants de papier multicouche employé dans la fabrication de verres jetables. Fin prêts pour notre prochaine affectation, nous sommes vite repartis pour Charlestown en Indiana, à trois heures et demie de conduite. C'est là qu'on remplira le ventre de Fuego de fûts de chêne pour le compte d'une fabrique de whisky canadien.

Nous arrivons lentement à notre nouvelle destination, c'est la première fois que nous y mettons les roues. À l'autre bout de Charlestown, une petite ville bien ordinaire comme des milliers d'autres aux États-Unis, nous reconnaissons le client comme si nous y étions déjà allés à cause de l'empilade de futailles bien visible de la route. Les effluves raffinés du Bourbon nous montent au nez, les barriques en sont encore toutes mouillées.

Tandis que quelques Latinos-Américains se chargent d'empiler les tonneaux un à un en les faisant rouler dans la r
emorque, j'explore le terrain. Un chat tout maigre, de la couleur du caramel, comme s'il avait trempé dans un tonneau de liquide blond, se fraye un chemin parmi les tonneaux de bois. J'ai beau miauler pour l'amadouer, rien n'y fait. S'il avait su que je me serais départie volontiers d'un peu de mon goûter pour le flatter, peut-être aurait-il consenti à m'approcher? Il me regarde de loin avec ses yeux jaunes intrigués, mais dès que je m'avance, il prend la fuite entre les barils.


Richard explore de son côté quand je le surprends à respirer les vapeurs dans des barils! Ça sent bon! Un parfum incroyable, un mélange de miel, de caramel et de chêne mouillé. J'aurais voulu vous transmettre les odeurs virtuellement, pour quand le « blogodorant »?

Dans cette tonnellerie, on ne fabrique pas les tonneaux, mais on les répare pour les acheminer aux quatre coins du globe où l'on élabore des eaux-de-vie. Écosse, Angleterre, Philippines, Canada ne sont que quelques pays dont on m'a cité le nom. La petite entreprise de l'Indiana achète ses barils usagés des distilleries de Bourbon du Kentucky, là où l'on utilise les barils de chêne qu'une seule fois, au grand plaisir des distilleries du monde entier qui en tire profit en les obtenant à moindre coût déjà imprégnés de whisky pour bonifier le leur. Les barils considérés inutilisables pour les alcools seront vendus à des commerces de détail pour usages détournés par exemple comme jardinières de bois.

À l'intérieur du hangar sombre, dans l'un des seuls rayons de lumière, s'active un tonnelier dans toute sa splendeur. Le faisceau lumineux jette sur lui un éclairage théâtral, comme s'il était là pour donner un spectacle empreint de réalité. Je le salue dans sa langue et il me sourit candidement surpris que je l'aborde en espagnol. Dans ses yeux remplis d'espoir, je sens qu'il est doué pour le bonheur, il respire la joie de vivre. Ne serait pas heureux qui veut, à exercer un tel métier physique, peu valorisé et que j'imagine peu rémunéré. Il est venu aux États-Unis pour faire un coup d'argent pendant 2 ou 3 ans et rapporter ses rêves au Honduras. Je lui demande si je peux faire quelques photos de lui à l'oeuvre, son visage s'illumine d'enchantement que je m'intéresse à son travail. Il a la gentillesse de me montrer les rudiments de sa profession de tonnelier qu'il a acquise fièrement en un an.

D'abord, il examine chacun des tonneaux en les roulant sur le côté et avec une craie blanche, il marque les planches à changer. Certains nécessitent plus de cinq nouvelles pièces, d'autres qu'une seule. Avec une masse et une enclume, il donne des coups sur les cerceaux de fer pour les faire sortir. Le bruit du marteau frappant sur du métal m'assourdit un peu. Il laisse seulement une bague d'acier à la base pour tenir les précieuses douves odorantes ensemble. J'apprends que l'intérieur de chaque tonneau est brûlé, parce qu'une fois ouvert, je constate qu'il est tout noir comme du bois braisé. Le baril est encore tout mouillé de whisky, Eli se prend un menu morceau de ce bois noir pour le suçoter pendant son labeur. Une petite chose de la vie qui ajoute à son bonheur. Eli va se chercher des planches en bon état sur d'autres barils et les ramène près du sien qu'il fera renaître. Quand vient le temps de sceller le tout, il utilise un matériau dont il ignore lui-même le nom, ça ressemble à de la canne à sucre ou à du bambou. C'est malléable et il se sert de cette branche mouillée pour ajuster les douves du baril pour le rendre parfaitement étanche.
Eli m'explique tellement bien, que je pourrais presque commencer, moi aussi, le travail de tonnelière en suçotant un morceau de chêne brûlé imprégné de bourbon du Kentucky! Voilà ce que j'exprime à la blague au patron quand il arrive avec les papiers. Il rit, mais ne semble pas tellement d'accord avec moi... Camionneuse, ça convient beaucoup mieux pour une fille!

Pour une dernière fois, je salue Éli en lui souhaitant bonne chance dans la poursuite de ses rêves auprès des siens au Honduras.

Le chat me suit toujours entre les barils et je miaule pour lui dire au revoir. Peut-être osera-t-il m'approcher la prochaine fois? L'apprivoisement représente un travail de longue haleine dont je n'ai pas le loisir de pratiquer aujourd'hui. Vite, il faut rouler! Il y a du whisky canadien qui attend son lit de chêne pour s'y coucher quelques années et s'y bonifier. Voyez, ce qu'on est utile les camionneurs!

Fuego repart avec le ventre rempli d'effluves de bourbon, il est bien content, ça lui enlève les relents de caoutchouc dont il est imprégné! Et le voici posant fièrement devant des tonneaux à la distillerie de whisky canadien de Valleyfield au Québec.


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