Daniel m’a taguée. Je suis touchée. Voici donc le premier point des sept :
Nous n’avions pas énormément de livres à la maison, mais ma mère s’assurait qu’il y ait toujours des encyclopédies Grolier, ainsi que de gros livres classiques de Walt Disney qu’elle commandait par courrier. J’aimais toujours l’accompagner au bureau de poste pour ramasser les colis. Elle nous emmenait aussi régulièrement à la bibliothèque dès que nous avons eu l’âge de ne plus déchirer les livres. Mais nous lui causions beaucoup de souci parce que nous perdions souvent les livres dans les catacombes de notre chambre, ma sœur et moi. Nous adorions nos sorties à la bibliothèque.
Le moment le plus marquant de ma vie de lectrice débutante, c’est le jour où, bien assise sur la toilette pour un numéro 2, je pus enfin lire la boite de kleenex! Mais j’éprouvais de grandes difficultés avec le son « oy ».
— Ro – i - a – le.
J’ai crié à maman pour qu’elle vienne m’aider à lire la boite.
— Royale. Comme dans Doyon, me dit-elle se pressant aussitôt vers la cuisine, sans doute pour abattre plus de boulot.
Voilà comment j’appris le mot « royal », bien assise sur mon trône, aussi fière qu’une reine!
Je me rappelle aussi le jour où j’ai remarqué que je pouvais, pour la première fois, lire les affiches dans la rue. Nous étions en voitures et je lisais à haute voix toutes les pancartes qui défilaient par la fenêtre de la « station wagon » brune.
— Pe-tro, et on passait au suivant,
– Pro-vi, pas le temps de finir,
— I-GA, pour i.g.a.,
— par-ma-cie.
Savoir lire a été une révélation, j’étais constamment émerveillée par les nouveaux mots. Maintenant que je pouvais lire, un nouveau monde m’était accessible, je prenais conscience de ce qui m’entourait et je regardais avec mes nouveaux « yeux liseurs ». Enfin! J’avais le code pour lire ce qui m’apparaissait comme des hiéroglyphes! Je me sentais invincible et privilégiée devant mes frères et ma sœur, j’étais la seule à pouvoir décoder les écriteaux!
Alors les livres qui ont marqué mon enfance : (ok, je triche un peu...)
1— Les boites de mouchoirs « Royale » et les panneaux de la rue.
2— Un livre de bricolage – je devais avoir 5 ou 6 ans quand je reçus en cadeau de Noël ce grand livre de bricolage. J’appris que les livres étaient aussi faits pour apprendre des choses fabuleuses comme fabriquer des souris en feutrine, des poupées brodées, des marionnettes à doigt, des sacs à main. J’aime encore l’ouvrir pour faire remonter à la surface mes souvenirs de petite fille.
3— Les livres sur la sexualité — quand j’eus environ 10 ans, ma mère acheta une collection de livres sur la sexualité pour tous les âges, pour qu’on puisse s’éduquer nous-mêmes, et pour se décharger de la tâche ingrate de nous parler du sujet tabou. Mes parents déposaient dans ma chambre ce qu’ils voulaient que je lise. J’ai pleuré – que dis-je, braillé serait le terme le plus juste — la première fois que je les ai ouverts, c’est pour dire! J’appris que j’allais être transformée pour le reste de ma vie, ça m’a frappée de plein fouet comme un gros camion. Je ne voulais pas vieillir et je voulais rester une enfant pour toujours. J’ai eu très mal en apprenant la vérité sur la vie.
4- Un livre sur les animaux de la ferme, offert par ma tante Lulu. J’aimais beaucoup le feuilleter pour voir les photos des animaux.
Je vous publie le reste bientôt.
Quatre écrivains que je lirais encore et encore
Quatre écrivains que je ne relirai plus
Quatre livres à lire en attente
Quatre livres que je suis en train de lire
Quatre livres que je n'ai pas terminé
Quatre livres que j'apporterais sur une île déserte
4 commentaires:
Très intéressante et très juste la façon dont Sandra raconte son apprentissage de la lecture (ou du moins le "décodage" des lettres...). Ça s'est passé sensiblement de la même manière pour mon fils qui est de la même génération que Sandra. En ce qui me concerne personnellement, je ne m'en souviens pas: ça fait beaucoup trop longtemps!... :-)))
En passant, pour ceux et celles du Québec qui aiment les histoires de camionneurs et de camionneuses (y en a-t-il sur ce blogue?...) et qui peuvent capter TQS (Télévision Quatre Saisons), depuis environ 4 semaines (et probablement pour le reste de l'été), on y trouve une émission de 30 minutes intitulée "Histoires de camionneurs", le SAMEDI à 17h et en reprise, le LUNDI suivant à 23h. Plusieurs chroniques et segments courts et variés. J'en ai manqué plusieurs jusqu'à maintenant, mais si je me fie sur ce que j'ai vu, ça me semble très intéressant.
Puis-je t'empunter les livres sur la sexualité des jeunes vieux... histoire de prévenir les coups..
Bize
Salut Jean,
Merci pour le tuyau, j'avais enregistré le premier épisode de l'émission présentée à TQS pour voir, mais ça me rappelait trop le travail alors j'ai laissé tombé. Ils m'avaient appelé pour en faire partie... Mais j'ai dit non, fautes de contraintes logistiques, c'est trop difficile de tourner quand on fait de longues distances et ça occasionne de grosses pertes salariales. (c'était bénévole)
Daniel: Ouille! Je te souhaite bonne chance pour l'éducation de tes ouailles. Mais de nos jours, me semble que le sujet est moins tabou, ça devrait être moins pire qu'il y a 25 ans. (ah! qu'on vieilli vite!)
Sandra
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