Ça sent la fumée. Depuis des heures, les saucisses, le boeuf et le porc se font boucaner sur les grilles. Par chance, il ne fait pas trop chaud aujourd’hui et on peut s’approcher de la braise pour voir le maître du boucanage à l’oeuvre. Le four est fabriqué sur mesure ici au Texas. Celui-ci est monté sur une remorque que l’on peut atteler à un camion pour tout genre de réception. Il y a deux compartiments cylindriques et une boîte carrée qui sert à faire la fumée. On y fait brûler une essence de bois, du Hickory ou du mesquite en général. On ferme le couvercle et la fumée se fraye un chemin en volute jusqu’à la cheminée, en passant par les grilles, où braisent les viandes qui grésillent. Leur gras fond doucement et flambe. Au comptoir, on commande son repas à la livre. Je prends une de «brisket» (Choubinette, c’est quoi en français brisket? Poitrine de boeuf?), sans trop réfléchir à la quantité et aussi quatre côtes levées. Le cowboy rougit par le feu, m’enveloppe la viande dans du papier de boucher pour respecter la coutume. Car ce sont eux, les bouchers, qui sont à l’origine de cette pratique : à la fin de la journée, ils mettaient leurs restes de viande à boucaner pendant plus d’une nuit pour mieux la conserver. L’odeur attirait tous les passants et un rituel s’est développé. Encore aujourd'hui on trouve des bouchers qui perpétuent la tradition. Toutefois, au Texas, il y a deux écoles de pensée pour la fumaison: celle qui préfère le produit brut, soit la viande nue, fumée sans rien pour l’assaisonner et l’autre, celle des sauces et épices secrètes. La philosophie de Scooter D’s s’inscrit entre les deux : ses côtes levées sont laquées et ses « brisket» sont cuites nature.
Le soleil réchauffe les couleurs et le rouge de la roulotte paraît encore plus vif. Tandis qu’il prépare son coucher, nous nous apprêtons à goûter le Texas. Sur une table à pique-nique, je m’assois face au soleil couchant pour le voir descendre dans les champs. Le paquet est déroulé au centre de la nappe de plastique et nos doigts nous servent de fourchettes. Je prends une côte levée que je porte à ma bouche. Fondante et savamment braisée, la chair rosée ne se fait pas prier pour se détacher de l’os. Je décèle une subtile saveur sucrée qui a su rendre la viande à son meilleur. C’est très gras, mais pour cette fois ça ira, je n’aurai qu’à rouler un peu plus... Les tranches de boeuf bien cuites sont d’une tendreté incomparable. Le goût fumé est très présent, cependant j’avoue que c’est un peu fade sans assaisonnement. Je retourne voir le cowboy pour demander de la sauce BBQ. Il me regarde d’un drôle d’air sous son chapeau. J’ajuste la saveur à mon palais et tout devient parfait.
Mais une livre (454 grammes)... c’est beaucoup trop! Il en reste, vous en voulez un peu? Je vous laisse, il faut que j’aille me laver les mains, j’ai comme l’impression qu’elles ont été fumées!
15 commentaires:
Bonjour Gens du Sud!
Pas grave pour le poulet, j'aime ben mieux les « cholestérolifeurs » Mium ! mium!
Avons-nous fait bonne route?
Bonne journée,
André.
Sandra,
Des « Link's », ce sont peut-être des « Links to this post »? On va y aller pour les « Ribs Boui Boui Quiou »
Qu'est-ce que tu veux que j'apporte?
Ave!
André.
Des links, c'est pas des "sausage links" ?
Sinon aucune idée...
Des links???... Non, je ne sais pas ce que c'est... je ne vois pas le "lien"!... :-)))) Je vais en prendre une douzaine quand même. On verra bien ce que c'est... Si ce n'est pas mangeable, on les donnera aux "lynx"... Ouf! Tiré par les cheveux un peu. non?!... :-)))
P.S. Au Texas ces dernières heures, de la grêle de la grosseur de balles de baseball qui cassent tout sur leur passage?... Je viens d'en voir aux nouvelles à la TV, entre autres dans la région de Waco. En avez-vous rencontré?...
content de vous savoir la. Toujours intéressant de prendre de vos nouvelles
Sandra,
Non merci pour moi, j'ai déjà trop mangé. Faut dire que c'était bon!
Bonnne journée,
André.
impresionné que tu répondes à tous les commentaires, bravo. Moi je vais voir " tes " commentaires sur les autres blogues .... accro tu dit! bye bonne route.
Oui bonne route et bon lunch aussi!!
links; chaine de saucisses, lou a raison, trouvé dans le dictionnaire Random House.
J'ai l'eau à la bouche... Je voudrais bien un petit sac... Et à ton retour je pourrais y ^goûtté...
Oui Sandra, tu as raison : d'après ce que je peux voir, "brisket" (je ne connaissais pas ce mot avant aujourd'hui) se rend par "poitrine de boeuf".
Mais dis donc, y a pas de légumes?
Choubine me fait remarquer qu'il n'y a pas de légumes. Il y avait bien de la salade de choux et de patates et des cornichons. Mais comme les patates et la mayo artificielle ce n'est pas mon fort, j'ai préféré m'abstenir. Par contre dans le camion, nous avions de la salade verte, des choux de bruxelle, des épinards des tomates de quoi compléter le repas de façon plus équilibré. Merci de te préocuper de notre santé!
Merci Lou, Louis-Martin et Georges, on a tous appris quelque chose aujourd'hui.
Jean pas de balles de Golf à Waco. Et on ne les donnera pas au Lynx les links, on les mangera!
Anonyme pourrais-tu te trouver un un pseudo? COmme ça je pourrais aussi voir tes commentaires sur les autres blogues.
Sandra,
T'es donc ben fine d'avoir mis mon blogue sur ta liste. Je te remercie beaucoup!
Bonne semaine,
André.
Sandra,
Juste un tout petit détail: Depuis 00 h. 08, le 8, il faut ajouter une autre année, hélàs! Que veux-tu? « Tempus fugit »!
André
Quand tu écris à propos de la traductrice et que tu écris " journaux " avec un "e" c'é tis pour tester si je lit toute toute ce que tu écris pis que je vais te le souligner et en prime te donner mon pseudo ?
RD
PS Je lis seulement tes commentaires sur les autres blog je n'en fait pas, sauf de temps en temps sur le tiens.
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