Dans la bretelle d’accès d’autoroute, j’écrase l’accélérateur. La puissance me colle à mon siège et me rappelle un décollage d’avion. Dans mon miroir de gauche, je vois deux camions à la queue leu leu arriver à pleine vitesse. La bretelle est trop courte pour que j’entre à 100 km/h. Le signe « céder le passage » a été conçu pour les voitures au moteur puissant, non pas pour un camion chargé. Dès qu’ils m’aperçoivent, sans jamais réduire leur vitesse de croisière, ils se déplacent dans la voie de gauche pour me laisser le champ libre. Deux automobilistes les suivent de loin et ralentissent pour me laisser passer. Pourtant, la voie de gauche était aussi libre pour eux. Si je freine, je m’insérerai à une vitesse dangereusement basse. Tout de suite, je remarque l’expérience et l’anticipation d’un chauffeur professionnel. Les deux camions me dépassent, je leur fais un appel de phares pour les remercier. Tous les deux me renvoient la pareille avec les feux clignotants de leur remorque. Avec mon lourd chargement, je prends quelques dizaines de secondes pour atteindre une vitesse de croisière. Les voitures commencent à trouver le temps long derrière : elles changent de voie et me dépassent.
Bien que leur intention soit louable, si, comme les chauffeurs de camion, à la seconde où elles m’avaient aperçue, les voitures avaient regardé dans leurs miroirs, elles auraient tout de suite vu qu’elles pouvaient changer de voie. Les automobilistes sont souvent obnubilés par l’avant et omettent de regarder ce qui se passe derrière. En ces temps où Kyoto dicte notre conduite, (et le prix élevé du prétrole), les camionneurs sont obsédés par le maintien d’une vitesse constante pour économiser temps et argent. Ralentir coûte cher ! Et vous ? Que faites-vous quand vous voyez un camion entrer sur l’autoroute ?
3 commentaires:
Goéline est toute stressée par ton histoire de bretelle....
"pas drôle de se déplacer dans deux dimensions seulement.Énervant ça".
Qu'elle dit. "Si A peut pas passer à côté, qu'A passe par-dessus ou en dessous" !!!
Goéline, j'ai essayé les ailes sur mon camion mais j'ai craché tout de suite...
Alors compte toi chanceuse de pouvoir passer partout... Moi ça peu faire mal si j'essaye...
Sandra demande: "Et vous ? Que faites-vous quand vous voyez un camion entrer sur l’autoroute ?"... Moi, je fais la même chose que les deux camionneurs mentionnés par Sandra. Ah oui! c'est vrai, moi j'ai passé 10 étés, 10 Noëls et jours de l'an et 10 Pâques comme chauffeur d'autobus pour Greyhound (US), de 1967 bà 1976. Moi aussi j'ai appris dès mes débuts de l'entraînement avec Greyhound, l'anticipation et la conduite préventive. "Prévoir l'imprévisible", qu'on nous cognait continuellement dans le "coco"!... :-)))
Jean de Sainte-Julie
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