Je suis camionneuse. Le camion, c’est mon bureau, les routes de l’Amérique, mon territoire. Je travaille avec des millions de collègues qui sillonnent ces couloirs, le jour, comme la nuit. Ma vie de tous les jours n’a rien d’ordinaire. Quand je me lève, je suis toujours ailleurs. Je me réveille dans une autre ville, un autre climat, un autre paysage. Mon bureau a une vue panoramique. Venez la contempler avec moi!
16 février 2006
Madame Le printemps fait son entrée
Février, +22 degrés Celsius, autoroute 35 au sud de Dallas.
Je vous annonce que j’ai vu Madame Le Printemps ! Elle a mis quelques fleurs dans sa chevelure verte que le vent s’amuse à peigner vers l’Ouest.
Son arrivée est une cure. Elle embellit tout sur son passage. Elle allonge les journées, son valet le vent souffle et balaye la poussière. Quant à moi, j’amorce ma journée au lever du soleil vers 7 h 30 et je profite de la lumière derrière mon pare-brise. Je crème mon visage et mes mains avec une protection solaire de 40. Je préfère la blancheur de ma peau nordique aux rides prématurées des Méditerranéennes.
Les premiers crocus voient le jour dans le gazon verdissant le long des autoroutes du Texas. Je mets le cap plein Sud et la température monte à une vitesse étonnante. Les gazons verdissent doucement. Les arbres bourgeonnent, certains ont déjà des feuilles. Le soleil est radieux. Je range mes bottes d’hiver sous le lit et sors mes sandales Merrell.
L’arrivée du printemps se fait en accéléré et j’en vois les étapes à mesure que se déroule l’asphalte. Au Nord, il y avait de la neige au sol, puis le blanc a fait place au jaune du gazon, qui en quelques parallèles est devenu vert, et voilà quelques jonquilles sauvages qui s’étirent vers la lumière, puis le vert tendre repasse au jaune faute d'eau pour l'abreuver les palmiers et les cactus font leur apparition. Me voilà à Laredo.
Je roule la fenêtre ouverte et le vent est mon coiffeur. Il me fait la mise en plis « botte de foin ». De toute beauté ! Ne me manquent que la fourche, la salopette et les bottes d’eau. Que c’est rafraichissant !
J’enclenche l’air conditionné qui a une odeur de moisi faute d’avoir fonctionné pendant l’hiver.
Je vais bientôt appeler au Lac-Saint-Jean pour l’occasion :
– Salut, maman ! je t’appelle pour te dire que je fais ma fraîche en sandales dehors.
– Maudite baveuse !, me répondra-t-elle à brûle-pourpoint, regardant le banc de neige sous sa fenêtre. Il fait encore moins cinq degrés Celsius ici !
J’ai encore trois bons mois pour vous narguer. Votre printemps en sandales ne viendra qu’au mois de mai… Na na na na nan! ;o)
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8 commentaires:
En Gaspésie, il ne viendra qu'en juin, gnagnagna.
*expression faciale silencieuse de verte jalousie* Des sandales, toi! Le paroxysme de l'édonisme! Heureusement que ta photo de fleur jaune pétant est là, c'est le summum du partage pour qui vit le printemps en sandales pendant que D'AUTRES manient de la pelle en grelottant! :)
Enfin, je viens de retrouver ton blog, perdu, et je reviendrai chaque jour, dorénavant: je le mets entre mes liens préférés!
C'est beau le printemps! près de Paris, il fait encore froid, mais mes les feuilles de mes tulipes ont commencé leur premier poussé vers haut.
Bonjour Sandra,
J'ai beaucoup apprécié la « table ronde » de lundi dernier: Ton sourire traversait les ondes pour se rendre jusqu'ici.
Ta mère n'est pas seule à être jalouse de «ton» printemps, je le suis aussi.
Merci de nous faire partager ta route et les climats qui l'enveloppent.
André.
Chanceuse, ici il pleut a boire debout. Curieux hiver que le notre. J'ai bien hate de revoir le printemps et mon jardin.
Chanceuse pour la température... ici il vente tellement fort que les camions (2 ou 3) tombe sur le côté (rive-sud).Prend avec toi de la chaleur en bouteille et reviens nous avec de la chaleur pour nous...
Bonjour Sandra,
Un petit mot pour te dire que je t'ai découvert grâce à Marie-France Bazzo et que je te lis depuis quelques semaines. Même que je me suis décidée à créer mon blogue en lisant le tien... Tu écris bien, j'adore ta prose. J'aime beaucoup suivre tes aventures. C'est comme un feuilleton dont on ne veut pas manquer un seul épisode!
J'ai oublié.. Je t'ai mis dans mes blogues préférés.
À bientôt!
Oui, *maudite baveuse*
Le banc de neige est rendu au deuxième étage.
J'ai l'impression que l'hiver va passer l'été.
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