La route m’absorbe, je suis sous hypnose et je compose. Un travailleur normal a presque toujours une distraction : son travail. Il doit servir un client, taper ou rédiger un texte, préparer et réciter un exposé oral… Rarement il est seul pour penser aux choses qui l’intéressent, ou alors il est qualifié d’employé lunatique. À la maison, d’autres distractions l’envahissent comme la télévision, les tâches ménagères.
Sur la route, je mets « mon pilote automatique », et je pense. Je conduis entre 8 et 10 heures par jour, et la majorité de ces heures sont passées sur la grand-route, sans aucune manœuvre risquée, un travail consistant à garder la machine entre les deux lignes. Monotone comme un travail de chaîne de montage dîtes-vous? La pure liberté, c’est d’avoir son esprit entièrement à soi. Ce métier, qui est parfois très stressant, se fait le plus souvent libérateur d’esprit. Mes pensées peuvent errer comme bon leur semble, rien ne vient les déranger. Je garde le cap comme un capitaine et le tour est joué! Inspirée par ce que je vois ou encore un projet que j’ai en tête, comme aménager une pièce, construire un édifice, planifier un voyage, je laisse courir mon esprit. Avec mes lectures de l’après-midi vautrée dans mon lit, j’organise mes pensées et je m’instruis comme jamais je ne l’ai fait. J'assimile ensuite l'information pendant mes heures de conduite.
C’est ce qui me manquera le plus quand viendra le moment de me retirer.
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