Bonjour blogue!
Je m’adresse à toi cher blogue, parce qu’après une telle absence, je doute qu’il y ait encore des blogo-lecteurs.
Il y a longtemps que je ne t’ai pas donné de nouvelles. Il en a déroulé de l’asphalte sous mes roues depuis un an. Tu seras surpris d’apprendre que j’ai dû abandonner CAT et Fuego. La décision a été prise de façon rationnelle : avec Fuego, nous transportions beaucoup de marchandises liées au domaine automobile et l’économie américaine tournant au ralenti, CAT n’arrivait tout simplement plus à nous faire rouler à ma satisfaction. Aussi, les destinations commençaient à m’ennuyer et ne m’inspiraient plus rien. Au plus profond de moi-même, je savais que je devais en venir là, mais je me le suis avoué seulement quand j’étais en train de faire la formation chez la présente compagnie. Ça a été très difficile de quitter CAT et nos collègues de travail, il y avait un grand respect mutuel. Nous avons encaissé un choc, eux comme nous. Pour tout te dire, j’ai encore un attachement profond pour CAT, la compagnie qui m’a prise par la main à la sortie de l’école de transport routier et que j’ai quittée à regret après huit ans jour pour jour. Aujourd’hui (après un mois et demi), il me reste encore des traces de tristesses quand j’y songe, mais le processus de deuil est bien enclenché.
Nous roulons désormais chez Transwest, une compagnie basée à l’ouest de l’ile de Montréal et spécialisée dans le transport de fruits et légumes de la Californie vers le Québec. Tous les voyages, ou presque, sont effectués par des équipes de chauffeurs. On m’a dit qu’il y avait une centaine de camions et j’avoue qu’ils sont parmi les mieux équipés de l’industrie. Heureusement, parce que l’on doit changer de camion tous les voyages! C’est fou ce que l’on s’adapte. Jamais je n’aurais cru devoir déménager toutes les semaines et je me surprends à aimer cela, je n’emporte jamais d’objets superflus, tout est bien organisé et je ne manque de rien. L’être humain est réfractaire aux changements, mais il a une capacité d’adaptation qu’il ignore lui-même. Il suffit de provoquer le changement et voir la machine d’adaptation s’enclencher.
J’ai aussi changé de transporteur parce que je voulais aller plus souvent vers l’Ouest et les États que j’avais peu explorés jusqu’à maintenant. J’apprends beaucoup, le transport de produits frais ajoute des responsabilités, mais j’aime parcourir les champs de la Californie et toutes ses saisons et voir ce qui pousse. C’est fascinant! Et c’est magnifique à regarder. J’ai hâte de te raconter! Pour l’instant, je me tiens entre Los Angeles et San Francisco, j’ai transporté des melons, de la salade et des raisins vers le Québec.
J’ai envie de recommencer à bloguer pour tenir un journal de façon plus soutenue et plus chronologique que les notes éparses que je prends depuis un an. J’aime ça relire mes aventures et si je ne l’avais pas noté, je l’aurais peut-être oublié.
C’est reparti. Et sans prétention. J’ai l’intention de mettre plus de photos qui m’inspirent et moins de textes, juste noter l’endroit où je me trouve par exemple et te montrer une photo. J’ai un peu plus de temps à moi (bien qu’il soit compté), et il y a aussi plus de stations wi-fi sur notre chemin qu’avant, alors ça devrait être plus facile de juste te faire un coucou.
À bientôt, cher blogue! (et à vous, chers blogo-lecteurs si vous êtes encore là!)